Introduction

Nous avons vu dans cet article ce qu’était la vitamine C liposomale, son mode d’action et la manière de s’en procurer. Nous avons également vu ici, qu’il était possible de fabriquer une émulsion qui s’en rapproche et qui augmente son absorption par rapport aux comprimés du marché. La vitamine C à haute dose est connue pour son efficacité sur un nombre impressionnant de pathologies. Celles-ci peuvent être des infections, des intoxications, des maladies auto-immunes ou autres.

Mais alors, si tout (ou presque) peut être soulagé par la vitamine C à haute dose, c’est qu’il doit y avoir un facteur commun à l’ensemble de ces manifestations. Ça commence à devenir intéressant. La réponse, aussi limpide que simple, se formule ainsi :

« Toutes les intoxications et les infections augmentent le stress oxydant »

Dr Thomas Lévy auteur du livre « Curing the incurable : vitamin C, infectious diseases and toxins »

On évoque là un terme qui est connu de tous, mais dont on ne sait pas grand-chose : oxydant. Ou plutôt, antioxydant. En effet, combien de messages nous sont assénés embarquant avec eux le fameux terme d’antioxydant. Bonne nouvelle, nous allons décrire ici ce processus.

Pour comprendre comment et pourquoi la vitamine C à haute dose fonctionne pour optimiser sa santé, on va donc tenter d’expliquer le point commun qui existe entre les infections et les intoxications, puis nous parlerons des mécanismes moléculaires en jeu (oxydation et réduction) pour enfin décrire le rôle des antioxydants. Pour ce faire, il faudra également introduire le rôle du fer dans ces mécanismes. Alors seulement nous pourrons répondre à la question posée dans le titre.

Le point commun entre infections et intoxications : les DRO

Les infections, qu’elles soient virales, bactériennes ou autres, génèrent des substances : des DRO. Ce sont des Dérivés Réactifs d’Oxygène. Il en va de même pour toutes sortes de toxines.

La majorité de ces DRO sont des radicaux libres. Là encore, il s’agit d’un autre terme très connu du grand public, émaillant les articles des magazines de santé. En fait, il s’agit de molécules instables qui contiennent un ou plusieurs électrons non appariés. La nature était bien faite, ces molécules auront tendance à vouloir se stabiliser. Pour cela, la molécule instable recherchera d’autres électrons supplémentaires. Ainsi vont les réactions biochimiques : stabiliser et encore stabiliser les molécules entrant en jeu dans les diverses réactions.

Les DRO endommagent les molécules biologiques via un processus d’oxydation.  Ce processus consiste en une perte d’électron par un élément chimique. Le processus inverse est appelé réduction : gain d’un électron par un élément chimique.

Dans la vie courante, l’oxydation se traduit sur du métal par de la rouille. Au niveau biologique, l’oxydation d’une molécule altère ses réactions physiologiques normales. Autrement dit, elle fait moins bien ce qu’elle est censée faire naturellement. Pour retrouver un fonctionnement optimale, elle doit retrouver le ou les électrons manquants. Quand elle y parvient, on dit qu’elle est réduite.

Mode de fonctionnement des antioxydants

Pour résumer, les toxines et les substances qui créent une infection génèrent des dérivées réactifs d’oxygène (DRO). Ces DRO entament donc un processus d’oxydation en captant les électrons de biomolécules. Ce sont des substances pro-oxydantes. Cette captation d’électrons altère le fonctionnement optimal de ces biomolécules.

Les substances antioxydantes peuvent agir selon deux mécanismes :

  1. Elles peuvent redonner à ces biomolécules les électrons qui leur manquent.
  2. Elles peuvent s’interposer entre la toxine et les biomolécules empêchant ou limitant le transfert d’électrons, donc l’oxydation.

Ainsi, elles permettent aux biomolécules d’occuper leurs fonctions de manière optimales et continues. Dans ce que l’on vient de voir, on comprend qu’une toxine et un antioxydant capte des électrons. En effet, un antioxydant qui aurait donné ses électrons à une biomolécule pour la stabiliser est aussi à la recherche d’un électrons. Mais alors, qu’est-ce qui les différencie ?

Différence entre toxine et antioxydant

En fait, plusieurs paramètres permettent de les distinguer :

  1. L’incapacité d’une toxine à rendre un électron obtenu à partir d’une biomolécule. Une toxine ne peut donc devenir un antioxydant. Au niveau cellulaire, le mouvement d’électrons (ou encore appelé le flux électronique) est stoppé.
  2. Un véritable antioxydant permet des réactions chimiques d’oxydo-réductions.  Par exemple, la vitamine C permet de prendre et de donner ses électrons plusieurs fois. Cela favorise le flux d’électrons au niveau des cellules.
  3. Une fois que les toxines ont capté des électrons, leur réactivité devient limitée. Leurs présences peuvent alors gêner les réactions physiologiques nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme. Il s’agit d’une sorte d’encrassage lié à une accumulation de ces toxines inertes.

Pourquoi la vitamine C est un antioxydant efficace ?

La vitamine C est une substance oxydo-réductrice. Elle peut oxyder ou réduire un élément chimique directement, sans intermédiaire. Du fait de sa structure chimique, elle peut s’immiscer au sein de toutes les cellules du corps humain. On dit que sa présence est ubiquitaire.

Une toxine peut interagir avec des biomolécules selon deux modalités :

  • En interagissant directement sur le fonctionnement normal des biomolécules. En effet, une toxine est une substance en quête d’électron qu’elle tente de puiser au sein d’une biomolécule. Or, la vitamine C peut le lui fournir. Dans ce cas, elle parvient à la rendre inerte. Voilà un des mécanismes antioxydatif de la vitamine C.
  • Indirectement, en interagissant tout simplement avec ces biomélécules. Ces derniers n’auront alors plus la même efficacité. Par conséquent, puisque leurs rôles ne sont plus assurés correctement, le stress oxydatif augmente. Cela va produire différents types d’effets délétères au sein de l’organisme. Les métaux lourds sont ce type de toxine : ils lient souvent à des groupements chimiques (appelés sulfhydryle) qui se trouvent sur de nombreux antioxydants. Une complémentation en vitamine C, qui sont également des antioxydants, peut donc compenser cette perte fonctionnelle.

C’est la raison pour laquelle la vitamine C, si elle est prise tôt et en grande quantité, peut neutraliser la toxicité d’un empoisonnement à un grand nombre de toxines.

Pourquoi la vitamine C à haute dose marche presque pour toutes les intoxications ? Critères de différenciation entre les différentes toxines

On a vue que toutes les toxines génèrent donc un stress oxydatif délétère. C’est leur facteur commun. Mais alors, quelles différences existe-t-il entres elles ? Ce qui les différencie ce sont des paramètres tels que :

  • L’hydrosolubilité ou la liposolubilité : cela va déterminer l’endroit préférentiel d’une accumulation certaines toxines ;
  • La propagation vers certaines parties du corps est aussi déterminée par la charge des molécules constituant un toxine.  Leurs structures moléculaire est souvent unique ;
  • Leurs tailles varient et limitent donc leurs passages à certains endroits ;
  • Certaines toxines génèrent des radicaux libres qui participent eux-mêmes à un ensemble de cascades de réactions d’oxydations. Cela augmente leur pouvoir oxydatif.

La vitamine C a le pouvoir de pénétrer dans la quasi-totalité des cellules du corps. C’est pourquoi son champs d’action sur une grande variété de toxines reste à ce jour inégalé. Il faut cependant s’assurer de son apport dans les plus brefs délai après empoisonnement ou intoxication.

La vitamine C à haute dose est aussi efficace contre les infections dû à des agents pathogènes

Une infection peut être causée par un agent pathogène (virus, bactéries ou autres). Or, pour se débarrasser de celle-ci, une substance doit pouvoir neutraliser, éradiquer ou rendre accessible cet agent pathogène aux cellules de l’immunité. Bonne nouvelle, la vitamine C est capable d’assumer tous ces rôles.

La littérature scientifique montrer que la vitamine C renforce le système immunitaire. Elle permet en effet :

  • De stimuler la production d’interféron. Ce sont des glycoprotéines qui peuvent inhiber la prolifération des cellules et stimulent les défenses immunitaires ;
  • D’augmenter la production des lymphocytes B et T ;
  • De favoriser l’activité des lymphocyte NK (cellules tueuses naturelles).

Mais il est possible de lutter contre les infections en empêchant leur prolifération. Pour cela, il est nécessaire de cibler le facteur principal de cette prolifération. Or, il est aujourd’hui communément admis que le développement des agents pathogènes nécessite une grande quantité de fer.

C’est pourquoi une anémie peut être causée par une infection. D’ailleurs, un des mécanisme de base des antibiotiques est la chélation du fer (un chélateur est un agent chimique qui se lie à un minéral pour permettre son élimination ou son transport). Cela entraîne un appauvrissement de son taux disponible pour les agents pathogènes, ralentissant ou arrêtant leur croissance. Ils ont donc un besoin important de fer. Cela tombe à pic, car la présence de ce minéral, sous la forme de fer réactif (ions ferreux) peut servir de cible pour la vitamine C.

Dans la suite de cet article nous verrons comment la vitamine C lutte contre les infections. Il me paraît néanmoins nécessaire de comprendre comment le fer influe sur la croissance et la mort d’agents pathogènes. C’est donc l’objet du prochain paragraphe.

Rôle du fer pour les agents pathogènes

Rappelons d’abord que tout organisme suit un cycle. Il naît puis meurt. Par conséquent, même un corps sain a besoin de « faire mourir » ses cellules afin de les renouveler. Le fer est un minéral d’une grande importance dans ce processus de mort, qu’il soit pour les cellules saines du corps ou pour les agents infectieux.

Ce processus de mort cellulaire est soutenu, entre autres, par une réaction en chaîne oxydative auto-entretenue. Pour faire simple, cette réaction débute par l’association au sein d’une cellule d’un ion ferreux (fer réactifs) et du peroxyde d’hydrogène (sous-produit de la respiration cellulaire). On appelle ça la « Réaction de Fenton ». On va alors assister au transfert d’un électron du fer réactif vers le peroxyde d’hydrogène. Ceci va générer un groupement moléculaire appelé « radical hydroxyle (HO) ». Ce radical libre oxyde toutes les molécules de l’organisme. Sa présence facilitera alors la libération de fer réactif qui, à nouveau, réagira avec du peroxyde d’hydrogène, entretenant ainsi la réaction en chaîne oxydative et entraînant, in fine, la mort cellulaire.

Notons au passage que l’ARN, l’ADN, les lipides et les acides aminés sont tous oxydés par le radical hydroxyle. C’est pourquoi le fer est dit très toxique et que son transport dans le sang nécessite la présence de protéines spécifiques. Il n’existe aucune molécule du corps capable de neutraliser l’activité de ce radical libre et seule la mort programmée des cellules (appelée apoptose) met fin à ce processus mortifère.

Comment fonctionne donc la vitamine C pour les agents pathogènes ?

Une fois que nous avons planté le décor, il est à présent possible de répondre à la question du titre. Le rôle de la vitamine C semble très peu connu en France. En tous les cas, je dois avouer ne jamais en avoir entendu parler en fac de médecine. Pire, les fois où j’ai tenté de d’introduire le sujet à l’hôpital, on m’a regardé d’un air quelque peu « amusé ».

La vitamine C stimule la réaction de Fenton. Le fer dans la cellule (ou dans un agent pathogène) est sous une forme libre : l’ion ferrique (Fe3+). Ces ions ferriques ont la particularité d’être des radins. En effet, ils ne donnent pas d’électrons, surtout pas au peroxyde d’hydrogène. Comme on l’a vu en amont, il n’y aura donc pas de radical hydroxyle de produit, et tout va bien pour l’instant. Dans le cas d’une infection, les radicaux hydroxyles vont alors pouvoir oxyder l’agent pathogène jusqu’à sa totale éradication.

Attendez, attendez… la présence de vitamine C ne va-t-elle pas donner un électron à cet ion ferrique pour le transformer en ion ferreux, qui lui, est réactif ? Eh bien, vous avez tout à fait raison. Puisque cette vitamine a des propriétés oxydo-réductives, c’est bien ce qu’elle va faire. Par conséquent, on va aboutir à un effet pro-oxydant alors qu’on est sensé rechercher un effet contraire…pas de panique, tout ira bien. Et je vous explique pourquoi dans la suite.

Tout est une question de dosage

Effectivement, vu comme ça, cela peut sembler paradoxal. Et pourtant la présence de vitamine C peut avoir un effet délétère sur les biomolécules… à condition de n’utiliser que des doses minimes (les fameux AJR…). C’est là tout l’intérêt des hautes doses : l’effet antioxydant de la vitamine C compense de manière très nette les réactions négatives dues aux réactions de Fenton.

Il est même possible d’ajouter que le stress oxydatif généré par la vitamine C, en présence d’ions ferriques, permet une régulation cellulaire physiologique.  En effet, dès lors qu’un stress oxydatif apparaît, des fonctions de signalisation vont permettre l’activation de différentes actions nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme.

On va ajouter une couche pour montrer que la présence de vitamine C à haute dose n’est pas néfaste pour la santé. Et cela, grâce à la présent de certaines enzymes présentes dans le sang.

Les enzymes antioxydantes

D’abord, notons qu’un autre type de DRO peut refiler son électron à l’ion ferreux pour générer une réaction de Fenton. On l’appelle le superoxyde qui est un radical libre cellulaire  produit notamment par les mitochondries (« usine énergétique cellulaire »). Pour le neutraliser, le corps dispose d’une enzyme, appelée superoxyde dismutase (SOD), une métalloprotéine présent au sein de quasiment tous les organismes aérobies. Avec le glutathion peroxydase et les catalases, ces trois types d’enzymes réduisent la production de peroxyde d’hydrogène. Le faible taux de peroxyde limite les réactions de Fenton et stabilise ainsi les cellules. Par conséquent, même en présence de vitamine C, un excès de fer réactif ne produira que peu de stress oxydatif.

Conclusion

Voici donc en substance les mécanismes physiologiques qui entrent en jeu lorsqu’on prend la vitamine C à haute dose. Il y aurait encore beaucoup à dire, notamment sur le rôle de cette fabuleuse vitamine dans des cas spécifiques tels que le cancer, l’arthrose, les problèmes cardiovasculaires, etc. Mais cet article est déjà suffisamment long pour ne pas vous ennuyer plus. J’écrirai donc d’autres articles en rapport avec ce que beaucoup appellent « la panacée originelle ». Sur ce, je vous invite à vous ruez sur vos goyaves, persil et autres poivrons, pour faire le plein en santé !

Optimisez-vous bien. Tchuss !