Introduction

Après la vitamine C, on va continuer sur l’alphabet vitaminique et s’attaquer à la vitamine D. Déjà, revenons sur un fait que tout le monde connaît. Le régime crétois permet une meilleure santé cardiovasculaire et générale. On y trouve du poisson (source d’Omega 3), peu de viande, de l’huile d’olive, aliments d’origine végétale en quantité, etc. Ce qu’on ne dit pas assez régulièrement, c’est qu’on y trouve aussi du soleil… beaucoup de soleil.

Or, que fait le soleil ? Il permet la synthèse de vitamine D, grâce notamment au cholestérol sous-cutané (voir l’article sur le cholestérol). Et cet apport journalier est déterminant, car il intervient dans l’absorption du calcium et du phosphore par les intestins et leur réabsorption par les reins. Elle influencerait l’expression de plusieurs centaines de gènes qui pourrait expliquer son importance potentielle dans de nombreuses maladies.

Et il semblerait que plus d’un milliard de la population mondiale soit en carence  (MF., 2007) ainsi que 40% de la population occidentale de moins de cinquante ans. En Europe, c’est 80% des personnes âgées qui seraient en déficit (Van Der Wielen RP, 1995). Cela pourrait expliquer la croissance de l’ostéoporose non physiologique.

Et la France ne fait pas figure d’exception. Une grande partie de la population est déficiente et parfois à la limite de la carence, même pour ceux qui s’exposent longtemps, probablement dû à une présence excessive de crème solaire.

Quels sont les pouvoirs de la vitamine D ?

La vitamine D stimule l’absorption intestinale des minéraux tels que le calcium et le phosphore mais également sa fixation osseuse. Sa production est directement liée à l’action des rayons Ultra Violets B (UVB) sur la peau.

On pourrait la retrouver dans le poisson gras et dans le foie de morue. En revanche, non seulement il faudrait en manger une certaine quantité (400g/ jour pour un apport optimal de vitamine D), mais il faudrait aussi choisir ce poisson de qualité. Si possible sauvage et pêché dans une zone non polluée. En effet, le foie retient est un filtre à toxique et sa consommation excessive pourrait entraîner des effets délétères silencieux dans l’organisme. Il en va de même pour le gras du poisson.

Une carence pourrait engendrer le rachitisme infantile et une décalcification osseuse précoce chez l’adulte, appelée ostéomalacie. Chez la femme ménopausée et la personne âgée, cela peut se traduire par de l’ostéoporose précoce non physiologique. D’autres effets bénéfiques sont rapportés, tels que la prévention du diabète de type I, la prévention de certaines maladies auto-immunes ou infectieuses.

Voici un panel de 13 effets positifs de la vitamine D sur notre organisme

La vitamine D nous rendrait plus résistant aux maladies en boostant notre immunité

Tout comme la vitamine C, elle jouerait les premiers rôles pour la lutte contre la grippe ou les rhumes ou tout du moins, pour en réduire la durée. En effet, son action porterait sur les globules blancs, en particulier les macrophages. Elle aurait également une influence sur la population des cytokines aux propriétés anti-inflammatoires.

Plusieurs études japonaises ont montré une corrélation entre l’apport de vitamine D et la baisse significative des infections respiratoires ainsi que leur gravité. Ainsi, un apport de 1200 UI/jour réduirait de 42% la grippe.

La vitamine D réduirait le risque cardiovasculaire

Les auteurs de l’études précédentes montrent également qu’une déficience de cette vitamine tripler le risque de décès lié à une pathologie cardiovasculaire.

La vitamine D pourrait aider dans la lutte anticancéreuse

Une étude canadienne (Rohan, 2016) portant sur une population de 500 femmes atteintes d’une tumeur au sein sur plusieurs années, a montré que :

  • Un tiers des femmes diagnostiquées étaient déficientes de vitamine D, 40% en insuffisance et seule 25% avaient un taux normal ;
  • Les femmes en déficiences ont rechuté presque deux fois plus tôt et leur survie était réduite de 73%.

Concernant les hommes, un taux faible de vitamine D causerait une augmentation significative de 57% de la mortalité, toute causes confondues et de 41% pour la mortalité cardiovasculaire, selon une méta-analyse parue en 2014 (Evropi Theodoratou, 2014).

La vitamine D réduirait la sclérose en plaque

Une étude à grande échelle, menée au sein de l’armée américaine sur 257 personnes, a établi un lien entre une carence de vitamine D et le risque d’apparition de sclérose en plaque. Ce risque était inférieur de 62% pour ceux dont le taux était le plus élevé.

Sur les modèles animaux, une supplémentation de vitamine D ou une augmentation de l’exposition au rayon UVB retarderait ou empêcherait l’apparition de cette maladie. On constate également que la proportion d’autres pathologies auto-immunes, comme le PR (Polyarthrite Rhumatoïde) ou encore le diabète de type I est plus importante pour les pays éloignés de l’équateur ou dans les groupes recensés comme ayant un taux bas de vitamine D, particulièrement chez les personnes de moins de 20 ans.

La vitamine D réduirait les troubles cognitifs

Un travail britannique conduit chez les hommes de 40 à 79 ans a montré que des taux réduits de vitamine D échouent davantage à certains tests des fonctions cognitives. Des travaux complémentaires sont nécessaires pour voir si une supplémentation en vitamine D permet de préserver les fonctions cognitives (Van Der Wielen RP, 1995).

Cependant, une étude récente menée sur 382 personnes, dont l’âge moyen était de 75 ans, corrobore cet effet protecteur contre le déclin cognitif (Joshua W. Miller, Harvey, & al., 2015).

La vitamine D serait aussi neuroprotectrice, par le truchement de mécanismes antioxydant (voir article sur Vitamine C pour plus d’explications), d’une majoration de la conduction nerveuse, d’une régulation du calcium neuronal ou bien encore d’une détoxification.

Ainsi, une étude de 2011 réalisée sur 266 patients (MF, 2011), suggère que la vitamine C préviendrait des altérations cognitives associées à la maladie de Parkinson.

Le pouvoir antalgique de la vitamine D

Une étude norvégienne montre que chez plus de 500 patients, un taux sérique de vitamine D bas serait corrélé à des céphalées fréquentes. De même, on trouve différentes sources montrant cette corrélation avec tout un panel de douleurs chroniques associées à diverses pathologies allant du diabète au cancer.

Réduction des chutes chez les personnes âgées

La vitamine D ayant une action directe sur la force musculaire du fait de la présence de récepteurs spécifiques au niveau du muscle, il était logique d’évaluer son effet sur la prévention des chutes chez la personne âgée. Une étude américaine (Smith H, 2007)  montre qu’aux doses de 700 à 1000 UI/j, elle réduit de 19 % le risque de chute, donc de fractures.

Effet antiviral

Des maladies touchant la sphère ORL (rhinites, infections rhinopharyngées) sont contagieuses avec une augmentation de cette contagion durant l’automne et l’hiver. L’idée a alors été de rechercher une corrélation entre le taux de vitamine D et les risques respiratoires.

Une étude américaine a montré que ce lien existe et qu’il est très net. Notamment durant cette saison où le soleil est moins présent. Ainsi, les individus ayant un taux très faible de vitamine D sont plus touchés par ce type de maladie alors que ceux qui avaient un taux élevé n’était pas atteints (seuls 16% environ).

De plus, pour les personnes malade, leur durée de guérison était d’autant plus court que leur taux sérique en vitamine D était haut.

Lutte contre la dépression

Une méta analyse (Anglin RE, 2013) confirme la corrélation entre taux faibles de vitamine D et états dépressifs. Par conséquent, il semble bien que l’on puisse conseiller d’optimiser ses statuts en vitamine D dans le cadre de risques de dépression et en plus des traitements classiques de la dépression.

La carence en vitamine D augmenterait la survenue de l’asthme

Une étude de 2017 (Nanji, 2017) montre qu’il existe un lien entre la carence en vitamine et l’apparition d’asthme allergique. Cette étude conclut que la vitamine D peut être efficace en tant que traitement d’appoint dans le traitement de l’asthme.

Plusieurs études ont corroboré l’idée selon laquelle la carence en vitamine D est la cause de l’épidémie mondiale d’asthme.

Cependant, des essais plus importants avec des échantillons de grande taille sont nécessaires pour définir le rôle de la vitamine D dans l’asthme et pour répondre aux questions de savoir si la supplémentation en vitamine D sera plus efficace dans le groupe carencé en vitamine D à haut risque 

En conclusion, les auteurs de l’étude recommandent aux personnes souffrant d’asthme de faire mesurer leurs taux de vitamine D, et en cas de carence, de prendre des compléments. S’exposer de manière modérée au soleil pourrait réduire les épisodes graves d’asthme.

Cardiopathie et vitamine D

D’après la présentation effectuée lors de la 63e édition du congrès scientifique annuel de l’American College of Cardiology, des faibles taux de vitamine D peuvent être associés à une occurrence accrue de coronaropathie plus sévère. Dans cette étude, la plus vaste du genre, visant à évaluer la relation entre le taux de vitamine D et la coronaropathie, des chercheurs italiens ont constaté une carence en vitamine D chez 70,4 % des 1484 patients soumis à une coronarographie (examen radiographique permettant d’évaluer l’état des coronaires).

La vitamine D ferait diminuer l’hypertension artérielle

Une équipe internationale a publié dans la prestigieuse revue Lancet, une méta-analyse (Vimaleswaran, 2014) prenant en compte plus de 100 000 sujets : même en tenant compte des facteurs génétiques, le taux de vitamine D a un réel impact réellement bénéfique sur la pression systolique (liée à la contraction du cœur) et permet donc de lutter contre le phénomène d’hypertension artérielle.

La vitamine D permettrait d’enrayer le phénomène de puberté précoce

La puberté précoce est un nouveau problème de santé que l’on voit apparaître de plus en plus fréquemment. Elle se manifeste par une apparition précoce (en dessous de 8 ans) de sein et de poils. Cet  et qui serait liée à l’usage des pesticides qui sont des perturbateurs endocriniens. Une étude récente (Min Sun Kim, 2013) montrerait que l’administration de vitamine D soit un des éléments susceptibles de contribuer à normaliser ce problème.

Conclusion

Il est donc important de fournir à notre corps les doses de vitamine D nécessaires à son bon fonctionnement. Pour connaître ton taux, tu peux directement aller auprès de ton laboratoire, il n’est nul besoin de posséder une ordonnance d’un médecin (cela te coûtera néanmoins une quinzaine d’euros).

Une fois obtenu, essaye de faire monter ce taux de vitamine D entre 60 ng/ml et 80 ng/ml pour retrouver une santé optimale. Bien que les données officielles donnent d’autres chiffres, je t’invite vraiment à essayer, il n’y aucun risque encouru. Reste cependant à l’écoute de ton corps et ses sensations. J’écrirai bientôt un autre article pour décrire les signes d’une carence en vitamine D, sans avoir à se faire piquer.

Sinon, tu as aussi la possibilité d’aller t’exposer au soleil régulièrement, le corps le moins habillé possible (un peu de nudisme ? ;-)). Note aussi que plus tu as la peau mate et moins tu produiras de vitamine D. En effet, les mélanocytes vont capter les UVB de manière plus importante. La production de vitamine D sera donc moins grande.

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Tchuss !

Références

Anglin RE, S. Z. (2013). Vitamin D deficiency and depression in adults: systematic review and meta-analysis. The British Journal of Psychiatry, 202.

Evropi Theodoratou, I. T. (2014). Vitamin D and multiple health outcomes: umbrella review of systematic reviews and meta-analyses of observational studies and randomised trials. The British Medical Journal (The BMJ), 348.

Joshua W. Miller, P., Harvey, D. J., & al., L. A. (2015). Vitamin D Status and Rates of Cognitive Decline in a Multiethnic Cohort of Older Adults. Journal of the American Medical Association, 1295-1303.

MF, H. (2011). Vitamin D deficiency entire monograph. The British Medical Journal, 1-19.

MF., H. (2007). Vitamin D deficiency. New England Journal of Medicine, 266:357.

Min Sun Kim, S. K.-Y. (2013). The effects of vitamin D on the early pubertal onset and the gonadotropin-releasing hormone (GnRH) neuronal activities. Endocrine Review.

Nanji, N. S. (2017). A Review on the Role of Vitamin D in Asthma. Cureus, 9.

Rohan, Y. C. (2016). Vitamin D, Calcium, and Breast Cancer Risk: A Review. Cancer Epidemiology Biomarkers & Prevention, 1427-1436.

Smith H, A. F. (2007). Effect of annual intramuscular vitamin D on fracture risk in elderly men and women–a population-based, randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Rheumatology (Oxford), 46.

Terushkin V, B. A. (2010). Estimated equivalency of vitamin D production from natural sun exposure versus oral vitamin D supplementation across seasons at two US latitudes. Journal of the American Medical Association, 929.

Trivedi DP, D. R. (2003). Effect of four monthly oral vitamin D3 (cholecalciferol) supplementation on fractures and mortality in men and women living in the community: randomised double blind controlled trial. The British Medical Journal, 326.

Van Der Wielen RP, L. M. (1995). Serum vitamin D concentrations among elderly people in Europe. Lancet , 207.

Vimaleswaran, K. e. (2014). Association of vitamin D status with arterial blood pressure and hypertension risk: a mendelian randomisation study. The Lancet: Diabetes and Endocrinology.