Cet article fait suite à celui portant sur le rôle apparemment sous-estimée de la vitamine C dans le soin d’un bon nombre de maladies. La forme intraveineuse étant désormais difficile à trouver, une autre manière de la prendre est de la prendre sous forme liposomale. Mais que cela siginie-t-il ? C’est ce que je vais essayer de vous expliquer dans ce petit billet.

Une petite définition

La vitamine C liposomale est une vitamine C qui est encapsulée dans une micro-particule (ou une vésicule) de graisse qu’on appelle le liposome. Le procédé utilisé est issu des nanotechnologies. Autrement dit, qui permet de créer des particules nanométriques. C’est une mini boule de graisse contenant la molécule L-Ascorbique (ou vitamine C).

A quoi sert la forme liposomale ?

Ce procédé permet de rendre la vitamine C plus assimilable. Elle traverse les membranes cellulaires plus facilement car elles sont également composées de lipides. Il y a donc une meilleure absorption intestinale. Ce qui permet à la molécule active d’entrer directement au cœur des cellules.

Quelles différences avec la vitamine C orale ?

Cela est relativement simple à comprendre. La vitamine C que l’on prend sous forme de comprimés a une forme hydrosoluble, c’est-à-dire qu’elle se dissout dans l’eau. Or, certaines études montrent que seule 10 à 20 % de cette vitamine C hydrosoluble est réellement absorbée, le reste étant évacué par les voies urinaires.

La forme liposomale rend donc la vitamine C liposoluble. Son absorption est une vraie révolution dans la mesure où il est désormais très difficile de se procurer de la vitamine C destinée à être injectée par la voie intraveineuse.

Les avantages de la vitamine C liposomale

L’assimilation
intestinale

Du fait de sa meilleure assimilation intestinale, sa présence dans le sang est plus importante. Certaines études (cf. plus bas) ont montré une quantité jusqu’à deux fois plus importante de vitamine C prise sous la forme liposomale qu’orale. La conséquence directe est que sa tolérance s’en trouve grandement améliorée. Il n’y a donc aucun effet secondaire, même à dose très élevée.

La cellule l’absorbe mieux et économise la fonction rénale

Comme évoqué précédemment, nous savons que les parois cellulaires sont composées phospholipides. Son affinité avec la forme liposomale de la vitamine C permet donc un transport optimal vers le centre de la cellule. Comme son assimilation est grande, il y en a très peu qui s’évacuent comme déchets via les reins. Les reins travaillent alors moins et ne les fatiguent pas, ce qui est idéale en cas de pathologie rénale.

La
diffusion progressive

Grâce aux liposomes, la vitamine C liposomale se diffuse progressivement. Ainsi, sa concentration sanguine reste élevée et permet une assimilation régulière et continue dans le temps. Comment expliquer ce phénomène ? En fait, les reins excrètent la vitamine C sous sa forme classique, lorsque sa concentration dépasse une certaine valeur dans le sang. Sa demi-vie est estimée à une demi-heure. Or, la vitamine C liposomale échappe en grande partie à l’excrétion urinaire car la micro-gouttelette de graisse n’est pas directement en solution dans le plasma sanguin. L’autre bénéfice de cette diffusion progressive est l’absence d’excitation intense inhérente à la prise orale de la vitamine C.

La
diffusion au cerveau

Un des autres important avantage de la forme liposomale est de permettre le passage de la vitamine C à travers la barrière hémato-encéphalique du cerveau. Cette propriété est très utile dans les cas de tumeurs cérébrales. Sous sa forme injectée, ce n’est pas le cas. En supposant une diffusion progressive de la vitamine liposomale , l’intérêt est alors considérable compte tenu de l’affinité du cerveau pour la vitamine C.

Critères de qualité de la forme liposomale de la vitamine C

Afin de pouvoir bénéficier pleinement des bienfaits de la vitamine C liposomale, il faut néanmoins s’assurer de sa qualité. Mais qu’est-ce qui définit cette qualité ? C’est ce que nous allons exposer dans cette partie.

Tout d’abord, il faut avoir en tête qu’une vitamine C liposomale de bonne qualité se définit par leur encapsulation, la taille des liposomes ainsi que leur stabilité. On peut demander la valeur de ces paramètres aux différents fabricants.

  • L‘encapsulation.

Il faut s’assurer que la vitamine C soit correctement entourée par le liposome. Cela est très technologie-dépendante. Il est effectivement nécessaire qu’une machine puisse projeter à haute pression un mélange de vitamine C, de phosphatidylcholine et d’eau. C’est comme ça que les liposomes se forment. Plus la machine utilisée est sophistiquée avec de fins réglages, plus les chances d’obtenir de petits liposomes bien encapsulés sont importantes.

La graisse utilisée est issue, pour la plupart des fabricants, de la lécithine. On utilise de la phosphatidylcholine. Si possible, l’eau utilisée pour le mélange doit être la plus pure possible et la quantité de celle-ci bien dosée.

  • La taille nanométrique de chaque liposome.

Bien qu’aucune étude récente le démontre clairement, on suppose que la taille optimale du liposome doit se situer entre 100 nm et 300 nm. Cela assurerait une absorption optimale par la muqueuse intestinale et les parois cellulaires.

  • La stabilité des liposomes

Cela est directement en lien avec la capacité de conservation de la forme liposomale. Une encapsulation de bonne qualité permet aux liposomes ainsi formés de ne pas s’oxyder aisément et de résister aux températures ambiantes et corporelles. Le mode de conservation (gélules ou sachet) n’a a priori pas d’impact sur le temps de conservation possible.

Comment savoir si c’est une bonne vitamine C liposomale?

Les formes liposomales de la vitamines coûtent chères. Ne nous le cachons pas. Ce qu’il y a écrit en amont explique en partie ce coût. Mais comment s’y retrouver entre ce qui est proposé sur le marché ?

Tests
qui valident les vraies vitamines C liposomales

Le laboratoire doit être en mesure de fournir les informations suivantes :

  • Taille et homogénéité des liposomes: microscopie et/ou analyse DLS
  • Qualité de l’encapsulation (le fait que le principe actif soit bien à l’intérieur du liposome). Cela se fait par un test de saponification au minimum, voire des tests plus complexes.
  • Stabilité des liposomes dans le temps: en analysant les liposomes le produit ouvert 2 à 3 mois après.

Éléments
qui penchent en faveur d’une vraie formulation

Le
fabricant

La technologie permettant la fabrication d’un tel produit nécessite des moyens financiers. In fine, il semblerait que peu de fabricants soient capables d’obtenir des liposomes répondant aux critères de qualité cités plus haut.

Une des conséquences simple à comprendre est qu’une marque ne proposant uniquement que de la vitamine C liposomale doit susciter une certaine méfiance. En effet, dans le but d’amortir le coût de fabrication de la molécule, ils vont l’utiliser pour fabriquer d’autres molécules utilisant la technologie liposomale.

En revanche, il est important de préciser que certains fabricants revendent leur formulation à des laboratoires distribuant sous leur propre compte (un peu comme la lessive). 

Point sur le type de vitamine C utilisée

La vitamine C utilisée peut être de deux formes : acide ascorbique ou ascorbate de sodium.

L’acide ascorbique, c’est la vitamine C que l’on retrouve à l’état naturel sous forme acide L-ascorbique. De nos jours, cet acide est la plupart du temps synthétisé en Chine. Il semblerait qu’elle soit de piètre qualité.
L’ascorbate de sodium  est sous forme de sel. Elle n’est donc pas acide et présente une bien meilleure stabilité. Ainsi, c’est la forme de vitamine C à privilégier dans la fabrication de la forme liposomale de vitamines C.

Point sur la qualité des phospholipides utilisés

Comme nous l’avons vu, on utilise également des phospholipides, issus de lécithine (soja ou tournesol). Celle-ci doit être purifiée. En effet, plus la lécithine est pure, plus les liposomes seront petits et bien encapsulés. La phosphatidylcholine est le phospholipide qui doit être majoritaire.

Une question légitime est de savoir laquelle des deux lécithines utiliser ?Lécithine de soja ou de tournesol ? Il semblerait que ce paramètre n’est pas d’impact la qualité donc l’efficacité du liposome. C’est davantage la pureté de la lécithine qui prône.

Notez cependant que le soja peut poser problème aux allergiques ou aux cancers hormono-dépendants.

Comment identifier une vitamine C liposomale « Fake » ?

Pire que la vitamine C liposomale de mauvaise qualité, il existe des fausses vitamines C liposomale. Certains fabricants nomment leur vitamine C liposomale alors que ça n’en est pas. Encore une fois, les meilleurs critères d’exigences sont cités en amont. Il est important de les rechercher en cas de doutes. Je vous livre ici les éléments pour repérer la supercherie sur l’étiquette:

« Vitamine C sous forme de palmitate d’ascorbyle »

Bien qu’il y ait une liaison avec un corps gras (ici, l’acide palmitique), il ne s’agit pas de vitamine C liposomale. L’absorption reste meilleure que la vitamine C classique mais ce n’est pas un procédé liposomal qui aboutit à des micro-gouttelettes de graisses.

« Vitamine C sous forme d’Ester-C®« 

C’est une forme brevetée qui contient de l’ascorbate de calcium avec de l’acide L-ascorbique oxydée  ainsi que du thréonate de calcium. Selon son inventeur, elle serait mieux absorbé que les 2 autres formes. Dans tous les cas, comme elle est brevetée, elle ne peut être mise en forme liposomale.

« Ajouts d’émulsifiants« 

Cette appellation laisse penser qu’on a affaire à une simple émulsion, à l’instar de ce que l’on fait quand on fait une mayonnaise.

Lécithine au lieu de phospholipides issus de lécithine

Si la seule mention lécithine est dans la composition, il peut s’agir au mieux d’une mauvaise vitamine C liposomale. Souvent, dans ce cas, la lécithine n’a pas été purifiée. Au pire la lécithine est simplement utilisée comme émulsifiant pour faire une émulsion.

Intraveineuse (IV) VS Liposomale ?

Certaines études révèlent qu’après ingestion, la concentration dans le sang de vitamine C est jusqu’à deux fois supérieure à la vitamine C en comprimé. Ce bénéfice semble bien moins important que la concentration sanguine mesurée après une injection en IV. En revanche, sur l’efficacité pure, d’autres éléments doivent entrer en ligne de compte:

Un point sur l’absorption intestinale

Il est important de savoir que la vitamine C est éliminée dans les selles, dès lors que sa concentration sanguine atteint le seuil d’environ 80µmol/L. En règle générale, cela engendre quelques désordres digestifs se traduisant le plus souvent par de la diarhée. C’est notamment le cas pour la vitamine C classique. En revanche, ça l’est beaucoup moins pour la forme liposomale et pas du tout pour la forme intraveineuse.

La littérature nous informe que la forme injectable de vitamine C permet des concentrations sanguines 15 fois plus élevées que celles pouvant être atteintes par voie orale. Or, comme nous l’avons vu, la forme liposomale de vitamine C ne permet que des concentrations sanguines 2 fois plus élevées. Alors, pourquoi l’efficacité reste malgré tout comparable à celle par IV ?

Grâce à l’élimination rénale 

Nous l’avons vu : à partir d’une certaine valeur de concentration sanguine, la vitamine C est évacuée par les urines. Notamment lorsque les doses prises sont élevées. Dans ce cas, la moitié de la vitamine C est éliminée en trente minutes. C’est ce qui se passe pour la vitamine C orale mais également pour l’IV. Or, ce n’est pas le cas pour la forme liposomale, qui échappe en grande partie à cette filtration (le liposome ne se dilue pas dans le sang).

Par conséquent, bien que la forme IV permet d’augmenter massivement le taux dans le sang, elle s’élimine très rapidement au niveau des reins. Et cela a un impact sur son assimilation au niveau cellulaire.

Conséquences

On a vu que la concentration sanguine de vitamine C en IV est plus élevée que la forme liposomale. Mais que cette dernière est beaucoup moins sujette à l’élimination rénale. Cela engendre une meilleure assimilation cellulaire.

Les observations cliniques tendent donc à conclure que la forme liposomale se rapproche de la forme IV quant à son efficacité intrinsèque. En dehors de toute considération sur sa concentration sanguine. Il reste maintenant à le mettre expérimentalement en exergue.

Comment
la prendre?

La vitamine C liposomale doit se prendre quelques minutes avant les repas. La concentration sanguine de vitamine C prise par voie orale décline à partir de 3 heures après sa prise. Pour bénéficier pleinement des effets de la vitamine C, il vaut mieux prendre des doses répétées (3 fois par jour), plutôt qu’une seule « grosse »dose.

Notez qu’il est également possible de la fabriquer soi-même, et nous en discutons dans cet article.

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Belle journée à tous. Tchuss !