Cet article définit de manière synthétique le mal de dos, qu’on appelle aussi la lombalgie, et la façon dont on la traite actuellement en France.

Définition

La définition de la lombalgie n’est pas simple et unanime. Schématiquement, on trouve trois types de lombalgie :

  1. Les aiguës : récentes évoluant depuis quatre à six semaines ;
  2. Les subaiguës : évoluant depuis plus de quatre semaines et moins de trois mois ;
  3. Les chroniques : récidivantes évoluant depuis au moins trois mois.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) la définit de manière non spécifique, comme étant une « sensation  désagréable indiquant des dommages potentiels ou réels à une structure située au niveau du dos ». En France, l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) donnaient en 2000, la définition suivante de la lombalgie :

« Symptôme défini par des douleurs siégeant dans la partie basse de la colonne vertébrale, non secondaire à une cause organique particulière, telle une infection, une tumeur, une affection rhumatismale inflammatoire ou une affection métabolique, persistant depuis plus de douze semaines. »

Certains auteurs parlent de chronicité à plus de trois d’arrêt de travail.

Comment prend-on en charge la lombalgie en France ?

Je vais maintenant dresser de manière la plus exhaustive possible, les protocoles de soins mis à disposition des patients souffrant du dos. Et j’en sais quelque chose 😉

Protocole de soin « classique »

La prise en charge de la lombalgie chronique par le système de santé français s’effectue de manière assez classique dans la plupart des cas. Il s’agit d’un arrêt d’activité, une prise médicamenteuse, comprenant myorelaxant, anti-inflammatoire, antalgique et parfois des séances de kinésithérapie. Seuls les cas les plus lourds, donc les plus handicapants, sont pris en charge au sein d’une structure hospitalière. Dans ce cas, il s’agit le plus souvent d’un problème en lien avec l’atteinte d’une structure physiologique, comme une hernie discale par exemple.

Les thérapies manuelles

On reconnaît volontiers deux professions « spécialisées » dans les problèmes du rachis même si elles revendiquent d’autres bénéfices  possibles sur la santé. Elles sont assez voisines  l’une de l’autre dans la pratique mais éloignées d’un point de vue conceptuel. Nous présentons donc ici de façon très synthétique la chiropraxie et l’ostéopathie , ainsi que leurs bases théoriques, permettant d’avoir un aperçu des soins qu’ils prodiguent.

La Chiropraxie

Anciennement appelée « Chiropratique », la chiropraxie est une discipline présente dans le paysage de soin de nombreux pays occidentaux. Les professionnels sont, pour la plupart de ces pays, reconnus dans le système de santé. Ainsi, les personnes souffrant du dos y ont systématiquement recours, avant toute consultation médicale conventionnelle. La formation est dispensée dans des universités privées, comme aux États-Unis par exemple. Au Canada, la formation est ancrée dans une université pluridisciplinaire publique et sanctionnée par un doctorat de premier cycle.

L’ostéopathie

Nous évoquerons ici l’ostéopathie exclusive, en contradiction avec l’ostéopathie enseignée à des professionnels de santé. Pour ces derniers, il s’agit le plus souvent une formation complémentaire, dispensée sur plusieurs années, mais à raison de quelques week-end. Ils cumulent alors souvent l’activité dont ils sont primo diplômés – kinésithérapie, médecine – et celle d’ostéopathie. Pour moi, cela ne lui permet pas d’avoir l’aisance et la dextérité d’un ostéopathe exclusif.

L’étiopathie

Inventé dans les années soixante par un français, Christian Tredaniel qui s’assimile, au moins pour les techniques de mobilisation, aux deux professions citées précédemment. Enfin, notons qu’il existe aussi en France et au Canada, ce qu’on appelle les « écoles du dos ». Leur but est de réapprendre aux patients à écouter leurs corps et leurs sensations intérieures. Ils fournissent également les bases d’une bonne hygiène de vie et d’une bonne posture.

Mon expérience personnelle

J’ai d’abord souffert de cervicalgie, suite à un accident où j’ai terminé aux urgences. C’est à cette époque (j’avais 18 ans) que j’ai réalisé à quel point tous nos mouvements passe par celui de la colonne vertébrale. Son atteinte entraîne donc un véritable handicap (= on ne peut plus faire grand chose). Par la suite, j’ai connu des lombalgies (ou lumbagos) que je peux qualifier de chronique puisque ces douleurs du bas du dos (région lombaires) ont duré plusieurs semaines, voire mois.

J’ai donc suivi TOUS les protocoles de soins cités en amont. Et malgré bon nombre de clichés (et bon nombre de diagnostiques), j’ai passé cinq ans à traîner mon mal. Jusqu’au jour où je me suis résolu à aller consulter un ostéopathe. A cette époque (en 2001), ils n’étaient pas encore reconnus officiellement. Pire, ils étaient même décriés (pour ne pas dire moins) par le monde médical dans sa globalité.

La magie opéra, au point où toute ma famille y est passée. Mais cela ne durait pas dans le temps. Suite à mon déménagement vers le sud, par simple curiosité, je me suis dirigé vers la chiropraxie. Là encore, de bons résultats sans toutefois assurer une pérennité. Ça allait tout de même beaucoup mieux et mes crises de cervicalgies s’étaient bien espacées.

Toujours par curiosité, j’ai tenté l’étiopathie qui n’est reconnue par aucune instance. Les mains magiques de M. Ch…… m’ont alors permis de NE PLUS avoir de cervicalgies aussi fréquemment et aussi douloureuses que celles que j’avais connu jusque-là. C’était tout bonnement extraordinaire. J’ai depuis testé d’autres étiopathes avec le même niveau de satisfaction. J’ai également vu d’autres chiropraticiens et ostéopathes. Et je dois dire que le niveau de compétence le plus constant était celui des étiopathes.

Conclusion

Mon expérience personnelle m’incite à recommander les étiopathes. Néanmoins, dans l’ensemble des ostéopathes et des chiropraticiens vus, certains étaient très bons, d’autres beaucoup moins. Je n’ai pas trouvé un étiopathe sur les cinq consultés qui aient eu une difficulté à manipuler mon dos et mes cervicales. De manière générale, je les ai trouvé très compétents. Je les ai recommandé et tous les retours ont également été très bons.

Cependant, je pense aujourd’hui que la pratique compte moins que le praticien en lui-même. Et mon expérience est loin d’être révélateur de la réelle plus-value d’une pratique par rapport à une autre.

Enfin, il nous reste à préciser que le rhumatologue et professeur John E. Sarno, nous apprend dans deux livres forts instructifs (« Votre meilleur anti-douleur, c’est votre cerveau » et « Guérir le mal de dos« , voir mon article résumant ces ouvrages), que la relation corps-esprit représente la face cachée de l’iceberg dans le domaine des lombalgies chroniques. En attendant que je vous ponde un papier dessus,  testez ces différentes pratiques et dites moi en commentaires vos propres impressions.

Tchuss à tous !