Cet article vise à vous faire part, comme d’habitude, d’une expérimentation de l’oignon comme un alicament anti-rhume, anti-allergique et antiasthmatique. J’ai même peut-être l’impression qu’il s’agit là d’une sorte de panacée pour les affections touchant la couche ORL. Il y a pléthores d’articles à ce sujet mais pour le plaisir, je vais tout de même vous livrer une ébauche d’histoire, une petite liste des éléments qu’il contient, ses indications et quelles sont les différentes manières de l’appliquer. Enfin, je vous ferai part de mon expérience qui – sans quoi cet article n’aurait pas lieu – a été couronnée de succès.

UN PEU D’HISTOIRE

Les oignons sont probablement originaires d’Asie centrale, de l’Iran et du Pakistan modernes. Les peuples préhistoriques ont probablement mangé des oignons sauvages bien avant que l’agriculture ne soit inventée. Il semblerait que les oignons aient peut-être été parmi les premières cultures cultivées. On a en retrouvé des traces dans les jardins chinois datant de 5 000 ans et ils sont aussi mentionnés dans les plus anciens écrits védiques de l’Inde. En effet, dès le VIe siècle avant JC, un traité médical, le Charaka Sanhita, célèbre l’oignon comme médicament, un diurétique, utile pour la digestion, le cœur, les yeux et les articulations.

Autre lieu, autres mœurs : 3500 ans avant JC, les oignons étaient considérés en Égypte comme des objets de culte et symbolisaient l’éternité en raison de la structure du cercle dans le cercle. D’ailleurs, de nombreuses peintures d’oignons apparaissent sur les murs intérieurs des pyramides et autres tombeaux et on en a même trouvé accompagnant les momies dans leurs sarcophages.

Les Grecs les ont également utilisés pour fortifier leurs athlètes lors des Jeux olympiques. Avant la compétition, ils en consommaient des kilos, en buvaient leur jus et se frottaient avec sur tout le corps.

Les Romains mangeaient régulièrement des oignons. Pedanius Dioscorides, médecin romain d’origine grecque du premier siècle de notre ère, nota plusieurs utilisations médicinales de l’oignon.

Pline l’Ancien, dans son unique ouvrage « Histoire Naturelle », a noté que pourraient remédier à une mauvaise vision, induire le sommeil et soigner les plaies dans la bouche, les morsures de chien, les maux de dents, la dysenterie et le lumbago (rien que ça !).

Notons qu’au Moyen Âge, les trois principaux légumes de la cuisine européenne étaient les haricots, le chou et les oignons. Les oignons ont été prescrits pour soulager les maux de tête, les morsures de serpent et la perte de cheveux. Et fort étonnamment, ils ont aussi été utilisés comme paiements de loyer et comme cadeaux de mariage (super… :-)).

Enfin, les pèlerins anglais ont apporté des oignons avec eux sur le Mayflower lors de leur voyage vers les Etats-Unis d’Amérique. Cependant, ils ont découvert que les Amérindiens utilisaient déjà des oignons sauvages de différentes manières : en les mangeant crus ou cuits, en assaisonnement ou en légume. Les oignons étaient également utilisés dans les sirops, comme cataplasmes, comme ingrédient dans les colorants et même comme jouets.

Bref, vous l’aurez compris, les oignons, ça fait un bail qu’on les utilise non seulement comme condiments, mais également comme remède pour différents maux. Et il me semble assez pertinent de penser que son histoire n’aurait pas traversé les âges sans une once de vérité dans ce qui a été écrit plus haut.

QUE CONTIENT L’OIGNON ?

Ce sont d’excellentes sources de vitamine C, de composés sulfuriques, de flavonoïdes, de polyphénols et de composés phytochimiques. Ces derniers (encore appelés phytonutriments), sont des composés naturels présents dans les fruits et les légumes capables de réagir avec le corps humain pour déclencher des réactions saines. Les autres composés phytochimiques présents dans les oignons sont les disulfures, les trisulfures, les cépaènes et les vinyldithiines. Selon la National Onion Association (si si, ça existe !).

Les sulfures dans les oignons contiennent de nombreux acides aminés et le soufre est l’un des minéraux les plus répandus dans notre corps. Il participe notamment à la synthèse des protéines et à la construction des structures cellulaires.

INDICATIONS

Si on se réfère à la littérature, il faudrait plus qu’un article de blog pour énoncer de manière exhaustive les bienfaits de l’oignon, recueillis par les historiens et les scientifiques. Nous énumérons ceux qui sont utiles aux principaux problèmes.

ANTI-INFECTIEUX ET ANTI-INFLAMMATOIRE

Les composés phytochimiques cités en amont offrent des propriétés anti-infectieuses. De plus, les cépaènes sont capables d’inhiber l’activité des COX (cyclo-oxygénase) et donc la production d’acide arachidonique, ce qui lui confère des propriétés anti-inflammatoires.

ANTIOXYDANT ET BOOSTER DU SYSTÈME IMMUNITAIRE

Les flavonoïdes, qui sont de puissants antioxydants, sont présents en grande quantité dans l’oignon. Ce sont eux qui sont responsables des pigments dans de nombreux fruits et légumes. Certaines études ont montré qu’ils pouvaient aider à réduire le risque de maladie de Parkinson, de maladies cardiovasculaires et d’accidents vasculaires cérébraux.

Un flavonoïde particulièrement précieux dans les oignons est la quercétine. Selon le centre médical de l’Université du Maryland, la quercétine présente de nombreux avantages, dans la prévention du cancer ou encore dans la réduction des symptômes des infections de la vessie. Elle participe également au maintien d’une bonne santé prostatique ainsi qu’à la diminution de la pression artérielle. Enfin, elle a un rôle antihistaminique et permet donc la réduction des réactions allergiques.

Une étude réalisée en 2005 dans le Journal of Agricultural and Food Chemistry a révélé une forte concentration de flavonoïdes dans les couches extérieures de la chair de l’oignon. Vous devez donc veiller à retirer le moins possible de la partie comestible de l’oignon lorsque vous l’épluchez.  Enfin, les polyphénols présents protègent le corps contre les radicaux libres et aide à renforcer le système immunitaire.

Comme ils sont utilisés dans presque toutes les cuisines du monde entier, les oignons font partie des sources d’antioxydants les plus importantes dans l’alimentation humaine. Or, comme nous l’avons vu, les aliments riches en antioxydants et en acides aminés permettent à votre corps de fonctionner de manière optimale.

FLUIDIFIANT BRONCHO-PULMONAIRE, ANTIPYRÉTIQUE ET ANTI-RHUME

C’est principalement pour cela que j’ai utilisé l’oignon. Il permet en effet de réduire la toux en facilitant l’évacuation de mucus lors des réactions allergiques. Je dirai que c’est une sorte de fluidifiant trachéo-bronchique (produit par les cellules acineuses). Je vous le garantis et je l’ai bien testé sur moi-même : cela permet clairement de dégager les bronches et de retrouver un sommeil réparateur. Les concernés se reconnaîtront.

De nombreux écrit révèlent également que l’oignon est utile pour faire baisser la fièvre. Je ne l’ai personnellement pas utilisé dans cette optique, mais je ne manquerais pas de le faire si besoin était.

Si l’on combine ses propriétés cités précédemment, cela en fait par conséquent un excellent anti-rhume.

Pour terminer, notons que l’oignon est utilisé comme diurétique qui permet d’éliminer l’urée et l’acide urique. On l’emploie donc pour lutter contre les œdèmes et la rétention d’eau ou en cas d’affections génito-urinaires (cystites par exemple). Peut-être qu’on pourrait même tenter de l’utiliser pour les crises de gouttes. A tester.

INCONVÉNIENTS

Je précise d’emblée que ces effets n’ont aucune gravité.

BALLONNEMENTS, BRÛLURES D’ESTOMAC

Du fait de la présence de glucides, manger des oignons crus peut provoquer des gaz et des ballonnements et aggraver les brûlures d’estomac déjà présentes (étude de 1990 publiée par l’American Journal of Gastroenterology).

COAGULATION

Les oignons verts ont une quantité plus importante de vitamine K que les autres variétés. La vitamine K participe à l’hémostase (processus de coagulation du sang). Par conséquent, une trop grande consommation pourrait interférer avec les médicaments anticoagulants (dits AVK pour antivitamine K), réduisant ainsi leur fonctionnement.

LES INTOLÉRANCES

Elles existent, mais sont très rares. Cela se manifeste souvent par des rougeurs aux yeux, des démangeaisons et des éruptions cutanées. Les personnes intolérantes aux oignons peuvent également ressentir des nausées, des vomissements et d’autres malaises gastriques.

Les oignons jaunes coupés non réfrigérés présentaient un potentiel de croissance d’E. Coli et de salmonelles. Pensez donc à les mettre au réfrigérateur, dans une boite fermée.

CONSEIL D’UTILISATION

La façon la plus simple de bénéficier des bienfaits de cet alicament est le manger directement, cru. Il faut se munir de courage, car il ne faut pas se mentir : ça pique ! Mais pour la plupart de ses indications, l’oignon pris cru est bien plus efficace que cuit. L’inconvénient, c’est que ça donne mauvaise haleine. Mieux vaut donc le prendre le soir, avant le coucher que le matin. Il existe néanmoins des petites techniques pour atténuer cette odeur malvenue. En effet, on peut le prendre avec une pomme, croquer quelques grains de café ou encore quelques brins de persil. Sinon, il y a les préparations qui vont suivre.

MACÉRAT D’OIGNONS

Émincer trois ou quatre oignons et versez un litre d’eau frémissante dessus dans un bocal. Laisser macérer deux ou trois heures avant de filtrer. Boire la préparation durant la journée.

SIROP

Emincer très finement cent grammes d’oignons et faire bouillir le tout dans 20 cl d’eau pendant dix minutes. Filtrer et ajouter deux bonnes cuillères à soupe de miel. Remettre le mélange sur le feu et faire bouillir de nouveau jusqu’à obtenir un sirop épais. Prendre deux à six cuillères à café par jour.

Autre technique : couper plusieurs oignons en rondelles. Disposer dans une assiette creuse. Couvrir de sucre roux et laisser macérer pendant un jour. Recueillir le jus produit et avaler trois ou quatre cuillères à café par jour pour lutter contre le rhume.

DÉCOCTION

Couper trois ou quatre oignons en quartiers. Faire bouillir dans un demi-litre d’eau pendant dix minutes. Filtrer et boire ce demi-litre par petits verres durant la journée.

Enfin, il est aussi possible d’utiliser l’oignon en usage externe : cataplasme (infections, verrues, furoncles), emplâtre autour des pieds (fièvre et migraine).

MON EXPÉRIENCE AVEC L’OIGNON

Début juin. Comme chaque année, je m’attends à souffrir d’allergies. Sans que je sache réellement pourquoi, l’avènement de l’été et de la chaleur amène chez moi des symptômes qui pourraient s’assimiler à un bon rhume : nez qui coule, glaire jaunâtre le matin, nez congestionné le soir, toux, etc. La seule différence est que je n’ai aucune douleurs nulle part et que ces symptômes peuvent varier selon l’endroit où je me trouve (jusqu’à parfois totalement disparaître).

Bref, au bout d’un mois, je n’en pouvais plus. Mes examens de médecine m’avaient rincé et l’ensemble de ces symptômes m’empêchaient d’avoir une bonne nuit de sommeil. Par le passé, probablement moins persévérant, il m’est arrivé d’avoir recours aux corticoïdes jusqu’au milieu de l’été, moment où la « météo des allergies » redevient normale. Cette fois-ci, je suis décidé à ne pas me laisser abattre et à persévérer. Je connaissais l’oignon et l’ail (cf. article dessus). Je tente timidement sans succès. A posteriori, je me suis rendu compte que les quantités étaient vraiment trop faibles (juste un quartier ci et là de temps à autre).

Jusqu’à que mon frère mon conte son histoire. En effet, il aurait eu une infection pulmonaire résistante aux antibiotiques. Cela l’a conduit à tousser pendant trois mois et à ne pas pouvoir correctement dormir durant toute cette période. La toux était accompagnée de glaires colorés le matin et parfois même de douleurs à la poitrine.

Il habitant au Laos. Un beau jour, une vieille dame laotienne le surprend en pleine quinte de toux. Elle s’approche et lui suggère une vieille recette culturelle lao : deux oignons à manger avant le coucher. Le résultat fut, tout comme pour moi, bonnement phénoménal. Visez plutôt : en trois jours de « traitement », ses symptômes ont disparu à 90% et n’a plus souffert de tels problèmes (je précise qu’il a associé cela à la vitamine C qu’il avait pris durant une semaine, pour être précis).

Quant à moi, le résultat ne s’est pas fait attendre. En deux jours, ma toux s’est réduite de 90% également. Et lorsqu’elle revient, il me suffit d’un gros demi-oignon afin que cela passe. En revanche, je dois vous avouer que je n’ai jamais réussi à manger deux oignons… L’épreuve est vraiment difficile, et je me suis dit que je passerais à deux si aucune amélioration ne se faisait sentir. Ce qui n’a heureusement pas été le cas.

Voilà, j’espère que cet article vous aidera à faire passer naturellement certains de vos maux. A très bientôt ! Tschuss.