Grande ennemie des mamans lorsqu’elle touche nos chérubins, la fièvre est pour beaucoup la chose à faire baisser absolument. Nous pensons en général qu’un enfant en bonne santé ne tombe jamais malade. Il ne doit jamais avoir de fièvre. Dans l’inconscient collectif, la fièvre a donc une connotation négative. D’autres affirment cependant qu’elle est nécessaire et qu’il faut la laisser avec cependant une surveillance régulière. Qu’en est-il vraiment ? Nous allons tenter de répondre à ces questions.

Rôle de la fièvre ?

Vous me voyez déjà venir. Eh oui, la fièvre, si elle existe, doit bien remplir un rôle. Sans entrer dans les détails, elle permet un nettoyage en profondeur du mésenchyme. Celui-ci est un tissu de soutien embryonnaire dont dérive certains tissus tels que les vaisseaux, les muscles ou encore le cartilage.

Elle permet d’accentuer la fréquence de la respiration provoquant ainsi l’élimination efficace des toxines. Ce nettoyage est particulièrement important au cours des maladies fébriles de l’enfant.  Beaucoup de virus ne résistent par ailleurs pas à cette élévation de température.

La température comme marqueur temporel

Selon René Quinton (physiologiste du XXème siècle), la température globale de la planète durant la période d’apparition des premiers organismes vivant (bactéries, cellules) est de 44°C. Or, celle-ci baissa au fil des siècles, limitant leurs fonctionnements. Selon sa théorie de l’évolution, les espèces à sang chaud (mammifères,…) seraient une des réponses de la nature à l’équation posée par ce refroidissement (cf. livre ici).

En effet, en créant des systèmes thermorégulateurs, les cellules ne seraient plus dépendantes des conditions extérieures. En dépit des réserves des scientifiques de l’époque – mais aussi actuels – et malgré des expériences probantes (cf. expérience de Joyet), Quinton énonça ainsi sa loi de constance thermique :

« Face au refroidissement thermique du globe, la vie apparue à l’état de cellule par une température déterminée tend à maintenir pour son haut fonctionnement cellulaire, chez des organismes indéfiniment suscités à cet effet, cette température des origines »

On pourrait ainsi déduire que la fièvre est un processus thérapeutique. Elle permettrait aux cellules immunitaires d’atteindre un fonctionnement optimal lors d’un déséquilibre de notre écosystème biologique. Cela se traduit par ce qu’on appelle une « maladie ».

Des bains hyperthermiques comme simulateur de fièvre

D’ailleurs, le médecin franco-russe Alexandre Salmanoff avait eu l’intuition qu’un bain hyperthermique pouvait aider le corps à guérir plus rapidement des différentes infections. C’est succinct, certes, mais je ne peux rentrer dans les détails de la capillothérapie, sous peine de m’éloigner du sujet. Les plus curieux peuvent aller lire le livre « Secrets et sagesse du corps ».

Il dira à ce sujet :

« Le médecin ne guérit pas, c’est la nature qui guérit (…). Notre rôle (de médecin) se borne à aider l’organisme afin que se déclenche le mécanisme d’auto-guérison (…). La réalité, qu’il ne faut jamais oublié, est que la nature est mille fois plus intelligente que n’importe quel médecin »

Comment se met-elle en place ?

C’est l’hypothalamus qui permet de faire augmenter la chaleur de notre organisme. Cette petite glande située dans notre cerveau ordonne à nos muscles de se contracter. Le but est de produire de l’énergie générant ainsi plus de chaleur (comme quand on fait du sport). Cela explique les courbatures que vous pouvez ressentir en cas de grosse fièvre.

Mais ce n’est pas tout, l’hypothalamus va également permettre une vasoconstriction. C’est une diminution de la taille du calibre des vaisseaux sanguins dans les extrémités du corps. Cela réduit la circulation sanguine pour perdre moins de chaleur par la peau.

Enfin, nos organes pileux permettent de nous préserver du froid à travers le phénomène de piloérection, encore appelé « chair de poule ». Frissonner et greloter sont donc des réactions normales. Cela montre que le système immunitaire fonctionne correctement.

Que faire en cas de fièvre ?

Il faut déjà éviter de surcharger le système digestif. D’ailleurs, essayez de vous souvenir de votre dernier épisode fiévreux : honnêtement, aviez-vous réellement faim ? En général, la réponse est non à cette question. Ce qui me permet d’insister sur le fait qu’il est important d’être à l’écoute de ses sensations, particulièrement dans de tels moments. Jeûner un jour est probablement ce qu’on peut faire de mieux.

La surveillance est également de mise, car bien que la fièvre soit un processus thérapeutique, un emballement est toujours possible et il faut veiller à ne pas dépasser le seuil de 42-43°C. Pour cela, il existe un moyen très simple, sans chimie et utilisé depuis des siècles : la compresse d’eau froide. Celle-ci devra être appliquée sur le front, mais également sur des zones où le sang est en périphérie, telles que les artères fémorales, autrement entre les cuisses.

Conclusion

La fièvre est donc un processus naturel de l’organisme aidant à la lutte contre les maladies. Il existe un seuil de température risqué de 42°C. Cependant, ce risque est limité. De simples compresses d’eau froides suffisent à faire baisser votre température. De plus, tout système immunitaire normalement sain s’autorégulerait de manière à ne jamais atteindre ce niveau. Les enfants disposent d’ailleurs d’une très grande capacité de réaction face à la fièvre.

Sa fréquence infantile pourrait bien caractériser le fait qu’un jeune enfant ait un système immunitaire moins altéré qu’un adulte. Intervenir trop brutalement en vue d’arrêter le processus en cours, pourrait être nuisible à long terme. Cela pourrait même être responsable de l’apparition de maladies chroniques.

En effet, une maladie éruptive non terminée pourrait constituer un blocage immunitaire important. En effet, l’élimination des complexes immuns mésenchymateux nécessiterait l’entièreté du  processus fébrile.