Lorsqu’on fait preuve d’esprit critique, certaines informations, découvertes dans des médias alternatifs, sont génératrices de stress :

  • l’existence de remèdes simples, accessibles et bon marché (voir articles ici, et ), pourtant passés sous silence dans les principaux médias,
  • l’histoire de chercheurs géniaux qui se sont faits persécuter par la justice pour avoir découvert des remèdes apparemment terriblement efficaces (voir articles ici, ici et ),
  • la possibilité de remettre en cause des données diffusées en masse (voir article ici), qui conduisent à la perte brutale et durable de nos libertés.

Lorsqu’on découvre ces informations, une question nous vient généralement en tête : « Mais alors, on nous manipule ? ».

Cette pensée génère chez moi beaucoup de stress et de colère.

Du comportement d’une colonie de fourmis

J’aime alors penser à une métaphore célèbre parmi les modélisateurs. Des informaticiens ont cherché à modéliser le comportement d’une multitude de fourmis. Par exemple, des fourmis se déplaçant entre la fourmilière et une source de nourriture. Pour ce faire, deux options semblent possibles :

  • Soit on considère que chaque fourmi a en elle (dans sa mémoire) une carte du territoire. Elle s’y réfère pour trouver son chemin. Autrement dit, elle sait que la source de nourriture se situe au nord-est, derrière le bosquet, par exemple ;
  • Soit on considère que les fourmis trouvent leur chemin très progressivement en interagissant entre elles. Elles s’échangent des informations quand elles croisent leur chemin.
modélisation de fourmis
Simulation d’une colonie de fourmis

Qui a la carte ?

Il s’avère que pour représenter un comportement réaliste de fourmis, nul n’est besoin qu’elles disposent en elles d’une carte du territoire. On peut tout à fait reconstituer leur cheminement en programmant des règles simples d’interactions interindividuelles. Par exemple : « Si elle me dit d’aller à droite je vais à droite, si elle ne me dit rien je continue tout droit »). Ce qui se rapproche plus du fonctionnement qu’on peut imaginer que les fourmis adoptent en réalité.

Si je reviens à la question qui nous intéresse ici, je peux la reformuler ainsi. Est-ce quelqu’un possède une carte du territoire? Autrement dit, est-ce que quelqu’un a dans son esprit un macro-plan visant à nous manipuler pour nous priver de l’accès à la santé ?. Je n’ai pas la réponse à cette question, et ne l’aurai jamais. Mais, grâce à la métaphore de la fourmilière, je peux me dire qu’il n’y a pas besoin que quelqu’un ait conçu un macro-plan pour qu’effectivement nous ne soyons pas, dans les faits, informés sur comment accéder à la santé. Les règles d’interaction entre chercheurs, entre professeurs et élèves, entre les décideurs eux-mêmes, et au sein même de la population, peuvent créer d’elles-mêmes un système à la fois scolaire, politico-médiatique et financier qui aboutit à notre ignorance.

système

De mon expérience, même à un certain niveau de décision dans les ministères, personne n’a de carte complète de la situation, ni l’intention de nuire à qui que ce soit. Tous sont armés de bonnes intentions pour servir la population, même si cela passe par un soutien prioritaire au système économique. Ayant LEURS croyances, héritées du système scolaire, et LEURS contraintes, liées au système hiérarchique professionnel, ils font du mieux qu’ils peuvent. Et même au plus haut niveau, loin de toute hiérarchie officielle, toute personne ne peut nécessairement agir que pour ce qu’elle croît être bon pour elle, comme le fait chacun de nous.

Exercer sa responsabilité individuelle grâce à l’esprit critique

Cette pensée me permet d’estomper le stress et la colère. S’il n’y a pas de manière CERTAINE un coupable, si personne n’a de manière CERTAINE l’intention de me tromper, alors je peux me recentrer sur moi et faire du mieux que je peux pour m’informer et transmettre cette information autour du moi. Aux gens de prendre cette information, ou non. C’est LEUR choix, et LEUR responsabilité. Cela ne peut conditionner ma joie.

J’ai fait ma part.

esprit critique et zen

Faire face aux accusations inversatoires générées par l’usage de votre esprit critique

Reste que les préjugés ont la vie dure, et sont souvent source de violence. Les attaques ad hominem contre toute personne ayant choisi de remettre en question les thèses officielles sont difficiles à encaisser. Sans doute parce qu’une petite part de nous, si infime soit-elle, a sans doute peur que ces accusations soient vraies.

Pour ne pas être amené à leur répondre avec la même violence, il est donc nécessaire de nourrir son estime de soi par des actions constructives et régulières. Ne pas ESPÉRER les convaincre. En effet, on est plus rarement convaincu par une autre personne que par soi-même.

Et prendre du recul face aux accusations inversatoires. Car en vérité, qui croit tout ce qu’on lui dit sans le remettre en cause ? ne s’interroge pas de manière globale sur les aspects tant techniques, qu’économiques et politiques intriqués ? refuse qu’on pense différemment de lui ? ne remet pas en cause ses propres chemins de pensée ? a la prétention de n’avoir rien à apprendre de sources d’information encore inconnues ? manque d’imagination ? a peur de s’interroger ? a peur de ne pas savoir ? Et finalement, qui est manipulé ?

esprit critique et accusation inversatoire

Certains plus que d’autres, à l’évidence. Mais au final, nous le sommes tous un peu. L’esprit critique est une arme d’auto-défense pacifique qui s’aiguise en continu pour rester souple et puissante. Je ne vois pour cela qu’une question à se poser régulièrement : Est-il vraiment important que j’aie raison ?

Bon esprit critique !