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Après avoir exploré le contenu de mon foie grâce à la cure Moritz (voir cet article), j’ai récemment découvert ce qui se passait dans mon utérus, le fameux cycle féminin…
Ok, ok, moi aussi j’avais suivi les cours au collège. Mais tout ce que j’en avais retenu est, en somme : c’est super compliqué, très variable, très instable, on ne peut rien prévoir, il ne faut surtout pas s’y fier, vous allez vous retrouver enceinte à 15 ans, etc. etc. En gros, remettez votre fertilité (ou plutôt, votre garantie d’infertilité) aux mains de votre médecin car vous en êtes vous-même INCAPABLE.
Du coup, pour la petite histoire, j’étais bien décidée à prendre la pilule dès que possible. Comme j’ai eu de l’acné j’ai eu la CHANCE de prendre la pilule dès mes 14 ans. En vrai je n’ai pas pris que ça, mais aussi des médicaments anti-hormones masculines… Tout ceci a été très efficace jusqu’à ce que je les arrête 8 ans après. L‘acné est alors revenu comme JAMAIS. Je me suis à ce moment-là beaucoup intéressée à ce qui se passait dans la peau et dans le corps. Mais bizarrement, l’intérêt pour l’utérus est venu bien après…
Comme l’objet de ce blog est bien de retrouver l’autonomie dans la santé, j’aimerais vous partager mes découvertes sur le cycle féminin, et son lien avec la santé des femmes.
Le cycle féminin
Le cycle féminin varie, en temps normal, autour de 28 jours. Il est composé de quatre phases.
Première phase : les règles
C’est la phase la plus aisément reconnaissable. Elle dure environ 5 jours. Elles correspondent à l’élimination de l’endomètre qui tapissait la paroi de l’utérus afin d’accueillir un éventuel ovule fécondé. C’est en quelque sorte l’automne du cycle. L’énergie est basse, puisque ce processus d’élimination consomme de l’énergie. Et d’autres symptômes d’élimination peuvent apparaître : maux de tête, maux de dos, maux de ventre, éruptions cutanées, odeurs corporelles… La température du corps est au plus bas. Sans doute pour économiser un peu de l’énergie que demande la régulation thermique du corps.
Deuxième phase : la phase œstrogénique ou folliculaire
C’est un peu l’hiver du cycle. Un ovule va être cocooné bien au chaud dans son follicule, au sein de l’ovaire. Cette phase va être plus ou moins longue d’un cycle à l’autre. C’est l’hypophyse (une glande du cerveau) qui donne le signal pour la préparation des follicules (via la sécrétion d’une hormone, la FSH). C’est la phase fertile du cycle. La température du corps reste basse. Les follicules en maturation vont secréter de l’œstrogène, hormone qui va préparer progressivement l’utérus et le vagin à la fécondation :
- l’endomètre va se développer sur les parois de l’utérus ;
- le col de l’utérus va commencer à secréter une substance nourrissante pour les spermatozoïdes, la glaire cervicale. Celle-ci va devenir au fil des jours de plus en plus abondante, translucide et filante ;
- le col de l’utérus va remonter pour se placer en face de l’entrée du vagin. Il devient plus ouvert et mou ;
- le vagin va devenir moins acide, c’est-à-dire moins hostile pour les spermatozoïdes, et plus humide.
Troisième phase : l’ovulation
C’est le printemps du cycle. Si toutes les conditions sont réunies (follicule arrivé à maturation, utérus et vagin prêts, psychisme ok), le cerveau va déclencher l’ovulation via un pic d’hormone lutéinisante (LH). Le follicule arrivé à maturation va alors relâcher son ovule et changer immédiatement d’aspect : on l’appelle alors corps jaune.
Quatrième phase : la phase progestérone ou lutéale
Cette phase dure entre 11 et 16 jours et qui aboutit, en l’absence de fécondation, aux règles. Le corps jaune va produire de la progestérone, hormone qui va là-aussi agir sur le vagin et le col de l’utérus. Cette fois-ci, l’objectif n’est plus de favoriser la fécondation, mais de protéger le potentiel embryon à naître. La glaire cervicale va changer d’aspect pour former un bouchon faisant barrage aux bactéries mais aussi aux spermatozoïdes. Le col de l’utérus va descendre, se fermer et se durcir. Le vagin va devenir acide et sec, et donc hostile aux spermatozoïdes. La température du corps va monter légèrement puis se stabiliser. L’ovule ne survivant que 18 heures au maximum, on entre bien, après ce délai, dans une période d’infertilité. Les règles sont déclenchées en fin de cycle par la chute de la progestérone, lorsque le corps jaune est épuisé.
Lorsque nous traversons une période de stress, d’incertitude, il peut nous arriver de ne pas avoir nos règles pendant plusieurs mois. C’est en fait que le signal n’est pas donné de procéder à l’ovulation. Nous ne sommes en effet pas en condition d’enfanter ! C’est donc la phase folliculaire qui s’allonge, le temps que les conditions soient à nouveau réunies, d’après notre cerveau, pour donner la vie. C’est magnifiquement fait, non ? Disons juste que notre inconscient n’est pas toujours en phase avec nous, concernant les conditions minimales pour enfanter…
Le pouvoir d’élimination du cycle féminin
La période des règles est ainsi une période où le corps passe en mode élimination. Et l’utérus devient notre 5ème émonctoire, c’est-à-dire le 5ème organe nous permettant d’évacuer les déchets de notre organisme vers le milieu extérieur.
Les autres émonctoires étant:
- notre intestin (via, ben, le caca, quoi),
- notre peau (via la transpiration, les éruptions cutanées),
- nos poumons (via les expectorations)
- et nos reins (via l’urine).
Certains émettent l’hypothèse que la présence de ce 5ème émonctoire pourrait expliquer le fait que les femmes vivent, en moyenne, plus longtemps que les hommes.
Et on voudrait arrêter l’action de cet émonctoire par des contraceptifs chimiques ??? Au nom de la maîtrise de notre corps ???
Plutôt que de nous émerveiller devant les spécificités de notre corps, qui porte en lui les quatre saisons, qui est programmé avec précision pour effectuer tous les mois un nettoyage parcimonieux, afin de nous préparer à accueillir en nous la vie ? Qu’on soit prêt ou non à l’accueillir, est un autre problème (et un vrai, que nous allons traiter dans le prochain paragraphe), mais veut-on vraiment éliminer en nous ce processus si bien régulé ?
La gestion de la fertilité en toute autonomie grâce au cycle féminin
Il existe plusieurs méthodes permettant de suivre l’évolution de notre cycle et ainsi de déterminer les périodes fertiles (quelques jours avant et après l’ovulation) et les périodes infertiles (le reste du cycle). La méthode sympto-thermique est basée sur le suivi de quelques indicateurs simples qui évoluent au cours du cycle, notamment la température corporelle et la consistance de ce que certains appellent joliment l’élixir de vie (parce que franchement, glaire cervicale, c’est pas horrible comme nom ?).
Quelle est l’efficacité de cette méthode ? Les chiffres relayés par l’Assurance maladie vous apporteront peu de renseignements. L’indice de Pearl, qui mesure le nombre de grossesses accidentelles sur 100 femmes utilisant la méthode de manière optimale sur une année, est de 0,3 pour la pilule, contre 1 à 9 pour les « méthodes naturelles » mises en vrac, sans autre précision. Mais les gynécologues allemands semblent beaucoup moins réservés. Un article publié dans une revue gynécologique à comité de lecture [1] montre une efficacité de 0,3% et recommande de généraliser l’usage de cette méthode.
Cette méthode inspirera sans doute celles qui sont convaincues du danger des hormones de synthèse, et séduites par le principe de retrouver l’autonomie dans la maîtrise de leur corps et de sa pleine santé. En effet, le corps de la femme en particulier fait l’objet d’une intense médicalisation de la puberté à la ménopause, en passant par la grossesse. C’est à croire que le fait d’être une femme est un danger en soi, que nous serions incapables de maîtriser seules. Alors qu’on vient de voir que le corps des femmes recèle justement une force sous-estimée, une force de régénération !
Son usage pour une gestion de la fertilité, en réservant les rapports sexuels non protégés à la période infertile, et en utilisant les méthodes barrières (non je ne parle pas du masque) le reste du temps, nécessite d’être deux convaincus… L’observation du cycle féminin est donc une méthode qui se partage en couple, et qui engage la confiance et la responsabilité des deux partenaires.
C’est mon défi actuel. Voilà pourquoi j’ai pour l’instant uniquement testé cette méthode comme un outil de connaissance de moi et de mon corps. C’est dans ce sens qu’elle m’a paru déjà si puissante.
Une meilleure connaissance de soi
L’autonomie passe en effet obligatoirement par la connaissance de soi.
J’ai pour ma part utilisé la méthode sympto-thermique pour l’observation de mon cycle, car c’est celle qui m’a parue la plus complète, en combinant plusieurs indicateurs. Elle est très simple. Il suffit concrètement :
- d’acquérir un thermomètre à deux chiffres après la virgule. La plupart n’ont qu’un chiffre après la virgule, et ne sont donc pas assez précis. En effet, la température du corps peut varier au cours du cycle de quelques dizièmes de degré seulement. Il faut donc pouvoir en avoir une mesure suffisamment précise. J’ai pour ma part acquis le thermomètre Cyclotest Lady, qui est livré avec sa housse protectrice, son crayon papier et un carnet de cyclogrammes où noter ses mesures et observations. Le tout pour la modique somme de 18 euros, livraison comprise.
- de prendre votre température (par la méthode que vous préférez ; personnellement j’utilise la voie orale qui me paraît la plus facile d’utilisation, mais elle peut être moins fiable) tous les matins, à la même heure, dès le réveil, avant de poser le pied par terre. C’est là la seule contrainte de la méthode. Mais si c’est nécessaire d’avoir une vision exhaustive de la température les premiers mois pour bien intégrer le fonctionnement de vos cycles, il n’est par la suite plus nécessaire de prendre votre température tous les jours, mais simplement pendant la période allant de la fin des règles à l’ovulation, afin de pouvoir détecter la fin de votre période de fertilité.
- d’observer l’état de votre élixir de vie. C’est ce qui peut paraître le plus étrange, mais en fait c’est tellement simple ! C’est quelque chose qu’on fait en fait inconsciemment quand on va aux toilettes, et quand vous allez commencer à y prêter attention vous allez simplement vous dire : Ah ok, en fait c’est ça que ça voulait dire !
- de manière facultative, observer la position et la dureté du col de l’utérus.
Vous pourrez alors comprendre dans quelle étape vous êtes de votre cycle, ce qui vous permettra, à vous et à votre partenaire, en plus de commencer à avoir une idée de votre période d’infertilité, de mieux comprendre l’état d’esprit dans lequel vous êtes, le niveau d’énergie dont vous disposez, et d’être plus tolérante avec vous-même. Après tout, ce cycle naturel ne vous veut que du bien ! C’est l’expression de votre force féminine, ce don secret de vous régénérer mois après mois pour être prête, le jour venu, à accueillir la vie !
Bonne observation ! 😉
[1] Frank-Herrmann P, Gnoth C, Baur S, Strowitzki T, Freundl G. Determination of the fertile window: reproductive competence of women–European cycle databases. Gynecol Endocrinol. 2005 Jun;20(6):305-12. doi: 10.1080/09513590500097507. PMID: 16019378. URL : <https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/09513590500097507>
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