Table des matières
Cet article est le premier d’une série sur le jeûne. Vous pouvez retrouver l’ensemble des articles de cette série :
- Le premier article vous montre comment les médias présentent le jeûne malgré des études probantes
- Le présent article décrit les différents types de jeûne et protocoles à suivre pour réussir son jeûne
- Le dernier article vous donne mon retour d’expérience personnel sur le jeûne.
Introduction
Le jeûne repose sur une réalité simple. Comme aime à le répéter Thierry Casasnovas, le VRP du jeûne sur YouTube, cette réalité, c’est l’homéostasie qui constitue une véritable promesse :
« Tout système vivant livré à lui-même revient spontanément à l’état d’équilibre »
Pour faire court, si on laisse notre corps tranquille, sans le solliciter de trop, il prendra le temps de régler ce qu’il n’a pas le temps de régler en temps normal. Autrement, « il se répare ».
Ce n’est pas nouveau. Le jeûne est inscrit dans toutes les religions historiques, sous différentes formes. Avant qu’il ne redevienne sur le devant de la scène, en partie grâce aux nouveaux canaux de diffusions et au reportage d’Arte, il faisait partie des cures de soins intégrées par la population. D’ailleurs, en Allemagne, c’est resté très en vogue, puisque, selon Thierry de Lestrade (réalisateur du reportage sus-cité), 1 personne sur 4 aurait déjà jeûné une fois dans sa vie.
Les animaux le font spontanément quand ils sont malades ou autres (cf. le manchot qui peut jeûner jusque 4 mois). Je prends le risque d’affirmer que c’est un processus naturel très bien géré par notre organisme.
Ce n’est donc pas une mode, mais il est resté aux oubliettes pendant de trop nombreuses années. Il dérange et il vient se buter à des croyances et à beaucoup d’a priori. Car le jeûne, c’est pour moi le premier pas vers le chemin de la responsabilisation de sa santé, vers ce que j’aime appeler « la liberté sanitaire ». On écoute, on observe ce qui se passe. On se met au service de corps sans lui imposer les cadences infernales de nos sociétés. C’est une preuve d’humilité face à la nature.
Chacun fera se fera son avis. A travers cet article, je vais m’adresser à la fois à ceux qui n’ont jamais jeûné et à ceux qui ont déjà franchi le pas.
Pour les premiers, je vais essayer d’esquisser les bonnes raisons de le faire en vous exposant les différents façons de s’y prendre au début, pendant et à la fin du jeûne. Tranquillement.
Pour les seconds, il s’agit d’aller peut-être un peu plus loin en explorant les autres possibilités de le faire, en mixant différents types. Dans le but que ce ne soit pas un simple « one shot ».
Vous l’aurez compris, il y a plusieurs manières de jeûner. N’hésitez pas à les mixer. Et il n’y en aura de meilleure que celle que vous choisirez dans le but d’optimiser un maximum votre santé. Car, que vous le vouliez ou non, c’est ce qui vous attendra ;-).
Le « Mindset » du jeûneur
D’abord avant toute chose nouvelle, il faut s’y préparer. Et comme le jeûne peut bousculer beaucoup de croyances et d’a priori, il est important d’avoir un état d’esprit positif.
On va aller directement au but. Jeûner va nécessiter des efforts et votre plein engagement. Que ce soit la première fois ou non d’ailleurs, même si cela peut être plus facile les fois suivantes.
Vous allez clairement sortir de votre zone de confort, car nous évoluons tous dans un monde où les sollicitations sont multiples. Ainsi que le stress. Si, comme moi, vous êtes dans une grande ville, il suffit de sortir et de prendre le métro pour rentrer chez soi « sur les nerfs ». Certains s’habituent. Mais je ne sais pas si c’est une bonne chose de ne pas prendre conscience que notre inconscient est noyé dans un immense flux d’informations qu’il ne peut traiter. Et cette anxiété donne envie de se remplir. Manger est un anti-stress car mâcher permet la libération d’endorphines.
Vous allez donc aller à l’encontre une impétueuse envie de vous remplir. La bonne nouvelle, c’est que la volonté emmagasinée dans cette exercice va pouvoir vous servir plus tard, dans le cadre d’autre chose. Vous allez vous sentir en capacité de décider ce qui est bon pour vous.
Ce qu’il se passe à l’intérieur de notre corps
Nous allons dans les grandes lignes ce qu’il se passe au niveau physiologique. Comme les études précédentes l’ont montré, il y a plein de choses qui se déroulent, impossible à tout énumérer. Concentrons-nous donc sur l’essentiel.
La base du métabolisme
On va commencer par rappeler la base de ce qu’il se passe lorsque l’on mange.
Pour fonctionner, les cellules produisent de l’énergie via le fonctionnement d’une petite entité qui est la mitochondrie. Pour cela, il lui faut un carburant, qui est le sucre, qui se transformera en glucide, mais je vous passe les détails. Le besoin du corps en glucide est donc régulier, et sa concentration est appelé glycémie (Glyc- : sucre ; -émie : sang).
Après un repas, la glycémie est haute et elle diminue par la suite. Si elle atteint un certain seuil, il y a libération d’un signal qui nous intime de manger parce que c’est la filière la plus simple pour notre organisme qui a été conditionné dans ce fonctionnement.
Mais si vous décidez de ne pas le faire, alors que va-t-il se passer ?
- Comme toute situation inhabituelle, il va se passer une période d’adaptation, qui sera dérangeante. C’est pareil pour tout et c’est normal, on ne court pas un marathon sans préparation.
- Les glandes surrénales vont se mettre en marche pour produire différentes hormones dont l’adrénaline, la noradrénaline, de la sérotonine et des hormones de croissance. Ces hormones vont avoir un impact direct sur votre mental ;
- Votre organisme va donc retrouver en mode survie. Vous allez avoir une envie irrépressible de trouver de quoi manger, mais en retour, vos organes et votre esprit vont être surirrigués et vous serez plus alerte.
Si la nourriture ne parvient toujours pas, pour votre corps, qui a engrammé en lui cette possibilité, va donc démarrer un autre fonctionnement qu’il connaît très bien puisqu’il s’est forgé des millions d’années autour de cette sensation de manque. Votre corps va donc schématiquement (cf. figure 6):
- Chercher le glucose dont il a besoin à l’intérieur du corps, via les substrats dominants dans un premier temps via le foie : c’est la glycogénolyse ;
- Ensuite, il va transformer les réserves de graisses en carburant, via la lipolyse. On appelle ça la néoglucogénèse ;
- Il va ensuite utiliser les tissus (les protéines) pour produire indirectement de l’énergie, via une transformation intermédiaire en acides aminés.
J’ai volontairement écrit le mot carburant à la place de glucose car via les protéines et la graisse, le foie va surtout produire un substrats énergétiques proportionnellement en plus grande quantité que le glucose et très prisé par le cerveau : les corps cétoniques.
Il y a un processus qui est également rarement évoqué par les physiologistes classiques qui est l’autolyse. C’est un processus de digestion des tissus par des enzymes produites dans les cellules elles-mêmes. L’autolyse est un processus naturel du corps qui semble totalement contrôlé et qui se produit pendant la période de jeûne.
Ce qui est intéressant dans ce processus, c’est que les enzymes en question hiérarchisent cette autodigestion. Elles ont une appétence particulière pour les tissus endommagés ou anormaux. Cela permet de tirer des éléments nutritifs qu’ils contiennent afin de le transformer encore en glucose[1].
Il n’y qu’un pas à faire pour dire que cette autolyse permet d’utiliser les tumeurs, qui sont constitués de cellules déstabilisées, selon Beljanski ou Naessens, pour fournir de l’énergie.
Cette idée, qui n’est malheureusement pas explorée par la « science » actuelle est fournie principalement pour expliquer les rémissions de cancers chez certains jeûneurs. Valter Longo a travaillé dessus pour en donner un verni scientifique acceptable par la communauté, mais apparemment non suffisant, puisque le principe n’est pas généralisé. Je vous invite cependant à chercher quelques témoignages de premières mains par vous-même.
Figure 6 : métabolisme glucidique selon différentes filières
Attention, cela ne me fait pas dire que le jeûne guérira le cancer. C’est une piste à explorer, en complément ou non d’un traitement classique (pourquoi pas atténué). C’est à vous de décider en fonction des informations que vous recueillerez.
Différents types de jeûne
Le jeûne ne se fait pas obligatoirement dans un cadre thérapeutique (même si cela soulage toujours le corps). Aussi, il y a plusieurs façons de faire. L’objectif étant de mettre votre corps au repos afin qu’il puisse mobiliser toute l’énergie nécessaire pour corriger votre terrain. Et la nature se chargera du reste.
Parce que j’insiste sur ce point : rien ne vous guérit à part vous-même. Les médicaments sont anti-symptomatiques dans leur grande majorité. Les antibiotiques peuvent aider ponctuellement, lorsqu’il y a un emballement des fonctions immunitaires face à déséquilibre de notre microbiote. Mais ce n’est qu’une solution palliative, car en dehors d’un empoisonnement, il me semble nécessaire de rechercher plus loin la réelle cause des maladies (définie ici comme un regroupement spécifique de symptômes).
Pour en revenir aux différents, nous allons donc décrire brièvement :
- Le jeûne court hydrique ;
- Le jeûne long hydrique ;
- Le jeûne sec ;
- Le jeûne intermittent.
Le jeûne court
Sa durée est de moins de trois jours. La production hormonale qu’il déclenche possède des vertus qui sont dynamisantes. Certains sportifs l’apprécient notamment pour sa capacité à perdre rapidement du poids et à son action de renforcement.
Même pour les personnes fatiguées, cela va permettre un nettoyage salutaire. Attention, ces trois jours correspondent à une phase dite d’acidose. Le corps s’adapte et rentre dans une phase massive d’élimination. Elles peuvent révélées les déséquilibres que vous avez.
Le naturopathe Arnold Ehret qui a fait jeûner des milliers de personnes, affirme même que ces trois premiers jours de jeûne vont mettre en lumière la santé globale de la personne. Et l’ampleur des réactions sont, d’après son expérience, directement proportionnelle à la probabilité que cette personne développe une maladie latente. Ces réactions sont à observer et à interpréter avec votre naturopathe. Elles caractérisent les processus d’élimination. Ces premiers jours de jeûne sont même appelés « Miroir magique » par Arnold Ehret, dans son livre « Santé et guérison par le jeûne ».
En tous les cas, ce qu’il faut retenir est que ce sont probablement des réactions de nettoyage et vous en ressortirez plus légers. Mais qu’il faut se préparer à subir quelques désagréments.
Le jeune long hydrique
Il s’agit d’un jeûne supérieur à trois jours et qui peut durer plusieurs semaines (oui, oui J). Vous buvez de l’eau tout au long, voire quelques tisanes. Certains, y ajoute un bouillon le soir afin notamment d’atténuer la fameuse phase d’acidose. L’idée étant de ne pas excéder 250 Kcal par jour.
Ce jeûne est celui pratiqué dans la clinique allemande « Buchinger », au bord du lac de Constance et qui est mentionné dans l’excellent reportage d’Arte.
Je pense qu’il vaut mieux l’envisager après avoir fait au moins un jeûne court. Ce jeûne long va vous permettre un nettoyage profond de votre organisme. Il semble particulièrement adapté lorsque l’on n’a pas de symptômes particuliers mais qu’on est épuisé de manière chronique.
Après cinq ou six jours, la sensation de faim ne se fera plus sentir. Ce qui n’empêchera pas certains d’entre vous de penser à la nourriture, d’en parler, d’en saliver et même de la préparer.
Ce qui peut également changer, c’est votre sommeil. Au bout de la deuxième semaine, il peut se réduire drastiquement. Personnellement, durant mon jeûne le plus long (21 jours), j’ai commencé à dormir un cycle de trois ou quatre heures à compter de la deuxième semaine. Il se peut aussi que vous ayez du mal à vous endormir. Je ne peux donc que vous conseiller d’arrêter les écrans après 20h si vous ne voulez ressentir cette sensation qui peut être embêtante.
Le jeûne sec
Je ne l’ai expérimenté que trois jours. C’est le jeûne favori de Thierry Casasnovas pour plusieurs raisons. D’abord c’est parce qu’il semble plus efficace : selon lui les effets bénéfiques sur l’organisme d’un jour de jeûne sec sont triplés par rapport à un jeûne hydrique. Autrement dit, un jour de jeûne sec vaut trois jours de jeûne hydrique.
Ce qu’il dit est tiré de son expérience et est purement empirique, je tiens à le préciser. Moi-même quand je l’ai testé, je n’ai pas retrouvé d’indicateurs internes qui pourraient me permettre d’avoir cette conclusion.
Ce qui est sûr, c’est que j’ai trouvé ça quand même un peu plus dur. Thierry Casasnovas l’a fait, me semble-t-il, de façon assez particulière puisqu’il a alterné jeûne sec et jour normal. Or, il dit souvent que le jeûne sec nous permet de ressentir un moindre sensation de faim, une moindre fatigue, une moindre frilosité, plus d’énergie, une meilleure récupération et enfin, plus d’énergie en sortie de jeûne.
De ce que je peux dire, c’est que lorsqu’on jeûne plus de cinq à six jours d’affilés, la sensation de faim n’existe plus. Mais effectivement, on peut ressentir le reste des symptômes qu’il décrit.
Explication possible expliquant son efficacité
Il est possible de transposer ce qui se passe avec le glucose à l’eau. En effet, en manque d’eau, l’organisme va réussir à en trouver via le phénomène de lipolyse que nous avons évoqué plus haut. L’utilisation de la graisse va donc non seulement lui permettre d’obtenir des glucides pour maintenir le fonctionnement cellulaire, mais également de l’eau.
Je témoigne que je continue à uriner durant un jeûne sec. Même parfois abondamment, notamment le premier jour.
Puisque la lipolyse permet ça, un des bénéfice relève du bon sens. Puisque le corps manque d’eau et de sucre (=glucose), alors il va entamer plus rapidement ses réserves de graisses.
Vous allez donc permettre à votre corps à s’entraîner à retrouver un fonctionnement qu’il connaît très bien, un peu comme si vous repreniez le jogging après plusieurs années.
Cela va équilibrer vos constantes, améliorer votre métabolisme et vous allez ressentir un regain d’énergie, notamment mental, grâce aux corps cétoniques qui sont un formidable carburant neuroprotecteur pour notre cerveau. Et il semblerait que cela soit très efficaces pour lutter contre les maladies dégénératives.
Ne pas boire de liquide pendant un jour peut également améliorer la fonction grâce à sa mise au repos temporaire.
Le jeûne intermittent
Il s’agit de laisser 16h entre le dernier repas et la reprise alimentaire et de s’accorder une fenêtre pendant laquelle on peut s’alimenter. Certains le nomment le 16/8 pour 16h de jeûne et 8h d’alimentation possible (ça ne veut évidemment pas dire de s’alimenter en continue ;-)).
Pour le rendre plus efficace, vous pouvez effectuer la période de jeûne en sec. En fait, il s’agit presque d’un ramadan. La seule différence réside dans le fait que vous ne mangerez pas avant le lever du soleil et qu’il est possible de manger avant son coucher.
Le jeûne intermittent n’est pour certain pas considéré comme tel (cf. Bernard Clavière). C’est un point de vue personnel. Personnellement, cette appellation ne me pose aucun problème.
Un premier pas
Si vous ne souhaitez pas vous lancer tout de suite dans un jeûne long, cela peut constituer une excellente approche en la matière. Vous habituerez ainsi votre corps à réveiller les ressources ataviques qu’ils possèdent pour gérer ce genre de situation.
Les femmes enceintes et/ou qui allaitent
Une maman qui allaite m’a récemment demandé si elle pouvait jeûner. Je n’ai pour le coup pas su lui répondre et finalement, le jeûne intermittent peut être une très bonne solution alternative. Il semblerait que les faits relevés par Thierry Casasnovas corroborent cette idée. Cela peut être d’autant plus sain que le jeûne relance les émonctoires. Par conséquent, les toxines auront cette possibilité supplémentaire d’évacuation et ne seront pas totalement concentrées dans le lait maternel.
Pareil pour les femmes enceintes, le terrain hormonal étant particulier, j’invite toutes celles qui souhaitent l’expérimenter d’être bien à l’écoute de leurs sensations et d’arrêter au moindre doute.
Les autres
Enfin, les personnes âgées et les enfants, pourront a priori tester le jeûne intermittent s’ils le désirent. Pour les premiers, cela va permettre d’améliorer leur physiologie générale, et préserver leur fonction cognitive. Pour les enfants, le faire (l’intermittent) s’ils désirent suivre de temps à autre l’exemple des parents. Cela pourrait booster la production d’hormone de croissance et la circulation sanguine, les rendant plus attentifs et disponibles pour leurs nombreux apprentissages. Mais attention, ne jamais le faire contre leur gré car cela sera contre-productif à tous les niveaux.
Pourquoi arrêter un jeûne
D’abord, je tiens à préciser qu’il est primordial que vous écoutiez votre corps. Mais également que vous ayez confiance en ses grandes capacités. N’oubliez pas que vous passerez probablement par des moments difficiles qui vous interrogeront.
Je crois par expérience que si on est en bonne santé et que toute maladies, quelles qu’elles soient, ne nous a pas dépossédé de notre énergie (vitale), autrement dit qu’on parvienne toujours à ressentir une forte volonté à aller au bout d’un objectif, il n’y a aucun risque à tenter l’aventure, d’abord quelques jours. Un puis trois par exemple.
De toute évidence, vous arrêterez quand vous le déciderez. Mais votre corps peut le faire à votre place, notamment dans les cas qui vont suivre.
Douleurs, tremblements, migraines, nausées et/ou vomissements, étourdissements…
Il se peut que vous ayez ce que je viens de décrire, bien que je n’aie jamais vu personne vomir. Il paraît que ça arrive.
Soyez bien préparé. Ce sont des signes habituels du jeûne durant les premiers jours, mais il arrive que cela revienne entre le 7ème et 9ème jour et parfois après le 12ème jour. Le corps se met en acidose et il opère un nettoyage profond tout en basculant dans une nouvelle façon de fonctionner. Lors de processus, notre corps :
- Détoxifie : les produits toxiques accumulés dans les tissus et les graisses sont remises en circulation pour…
- Elimine : les émonctoires sont relancés et évacue les toxines remises en circulation.
Lorsque les émonctoires sont débordés (vitesse de détoxification > capacité d’élimination), cela va se traduire par des désagréments. La crise curative, chère aux naturopathes.
- Des vomissements ? C’est un nettoyage profond du foie.
- Des diarrhées ? Nettoyage du côlon.
- Migraines ? Sevrage de café ou nettoyage des intestins.
Ayez en tête que même si ça peut être très inconfortable, ce n’est dans la plupart des cas pas grave du tout. Cela dépendra de votre capacité à endurer ces désagréments qui ne sont, je le répète, que des signes qui montrent que votre corps travaille et ce, pour votre bien (ça vous le verrez à la fin, comme les millions de jeûneur qui sont passés par là).
Notez aussi que vous subirez des étourdissements si vous vous relevez trop rapidement. Cela est lié à l’hypotension que vous aurez durant la période de jeûne après 3-4 jours en moyenne.
La peur
Je n’insisterai jamais assez sur ce point, vous allez ressentir des sensations inconnues pour la plupart. Notamment si vous êtes amateur de café. La seule façon d’éviter la peur est déjà d’éviter de subir une acidose violents. Il convient donc bien de respecter la descente alimentaire.
Pour ceux qui ont l’habitude de jeûner, la descente alimentaire peut être moins rigoureuse, bien qu’elle vous permette un début de jeûne plus confortable quoiqu’il en soit.
Se faire accompagner par un jeûneur expérimenté est une excellente solution, car non seulement il pourra vous partager son expérience personnelle de vive voix (ce qui rassure toujours), mais il pourra répondre à vos interrogations et vous rassurer.
Comment réduire cette crise d’acidose : la descente alimentaire
Il existe une méthode pour réduire les symptômes d’acidose. C’est ce qu’on appelle la descente alimentaire. Elle se fait une semaine avant et consiste à :
- J-7 : arrêter la viande et le café. Vous pouvez consommer du poisson, des légumes et des fruits ;
- J-5 : Arrêter le poisson et le gluten. Continuez avec les légumes frais et les fruits bio ;
- J-3 : Restez sur des légumes et fruits frais ou commencez à boire des jus de de légumes/fruits trois fois par jour jusqu’au jour J.
Vous avez aussi la possibilité d’utiliser des produits drainants naturels pendant 3-4 semaines avant la descente alimentaire (comme celui-ci par exemple). Le but est de booster vos émonctoires ce qui facilitera la phase d’élimination du jeûne et réduira les symptômes trop désagréable.
Enfin, si vous en avez l’occasion, faites au cours du jeûne des lavements (cf. article dessus), du sauna, des cataplasmes d’huile de ricin sur le foie et le reins, etc.
L’arythmie cardiaque
Très rare, elle doit être prise au sérieuse. Si vous savez d’avance que vous avez une faiblesse, que vous n’êtes pas sportif, vous pouvez vous munir d’un tensiomètre possédant cette fonction de contrôle du rythme cardiaque (je recommande celui-ci d’un très bon rapport qualité/prix).
L’arythmie n’est pas à confondre avec une petite tachycardie (accélération des battements du cœur) et d’avoir l’impression que le cœur bat fort. Vous devez aussi avoir une sensation de malaise. Dans ce cas-là, il vaut mieux arrêter le jeûne.
En revanche, si à l’issu, vous adoptez une bonne réforme alimentaire et reprenez le sport tranquillement, rien ne vous empêche que retenter l’expérience ultérieurement. Mais je le répète, c’est très rare, et je n’en ai jamais vu.
Retour de la faim
Quand la faim revient, la vraie, c’est une bonne nouvelle. Vous avez réussi à aller au bout du processus. Comme nous l’avons vu plus haut, le corps va appliquer un phénomène d’autophagie, autrement dit, il va aller chercher de l’énergie dans les stocks de graisse et dans les déchets stockés.
Quand tout cela a été consommé, le cerveau va vous intimer d’alimenter votre organisme de nouveau, et vous devrez stopper votre jeûne sous peine d’entrer dans une phase d’affamement, potentiellement néfaste pour votre corps.
La langue devient rose
Après quelques jours de jeûne, vous remarquerez (normalement) que votre langue se chargera d’une substance blanchâtre. Cela peut être accompagné d’une haleine incommodante. Cela montre que votre corps est dans une phase de détoxination (ou détoxification).
En effet, les muqueuses sont, tout comme le revêtement cutané, un émonctoire. Plus le dépôt sera épais et l’odeur forte, plus cela montre que la détoxination était nécessaire.
Si, au cours d’un jeûne long, votre langue redevient rose avant même que la faim revienne, vous pouvez l’arrêter pour reprendre tout doucement. L’organisme aura fait son travail.
Néanmoins, comme pour le retour de la faim, ayez en tête que cela nécessite certain nombre de semaines. Si vous n’êtes pas préparé, c’est-à-dire si vous n’avez pas préalablement fait plusieurs jeûnes de plus en plus long, cela ne doit absolument pas constituer un objectif. |
Je décide de commencer : comment je dois m’y prendre ?
Tout d’abord, je vous félicite. C’est une décision sérieuse qui vous apportera un bienfait immédiat, peu importe le nombre de jours par lequel vous débuterez.
Ensuite, vous pouvez faire une descente alimentaire (voir l’encadré plus haut). Néanmoins, si :
- Vous ne buvez pas de café ;
- Vous êtes végétarien/végétalien ;
- Vous n’êtes pas un adepte du petit déjeuner ;
- Vous faites du sport au moins une ou deux fois par semaine.
Je pense que vous pouvez commencer directement, s’il s’agit de votre premier jeûne. En revanche, et j’insiste dessus, commencez par au maximum trois jours.
Pour ceux qui veulent faire ça plus tranquillement, commencez par sauter votre petit déjeuner. Puis votre déjeuner pour ne prendre qu’un repas le soir. Puis passez à un jus de légumes/fruit pendant trois jours et après vous pouvez vous lancer.
La reprise
Elle dépend du nombre de jours. Elle doit absolument être suivi par une remontée alimentaire. Selon Ehret, l’alimentation qui suit une reprise de jeûne présente une importance capitale pour bénéficier des effets de la cure. Commencez doucement, avec un repas par jour pendant trois jours.
Les premiers repas ne doivent pas avoir tout de suite un effet nutritif, mais laxatif. En effet, dans le sang doit circuler des toxines qu’il faut éliminer dans un premier temps. Conseils :
- Pour ceux qui ne sont pas des grands mangeurs de viande : vous pouvez reprendre avec des fruits doux, tels que les cerise, les raisons, ou une purée de compote de pruneaux. Pour les autres fruits, évitez si vous ne voulez par traverser un pic glycémique.
- Dans le cas contraire, vous devez commencer par des légumes, le meilleur étant l’épinard. Vous pouvez les cuire à la vapeur ou les manger crus.
- Evitez le lait et le café dans la première semaine (si possible tout le temps, mais pour le lait, je ferai un article dessus bientôt)
Bienfaits du jeûne sur certaines maladies
Des études[2] [3] dont une très récentes[4] ont clairement montré les effets bénéfiques du jeûne court avant une chimiothérapie qui pourrait être réduite. Je vous invite encore une fois à regarder le reportage d’Arte, très instructif. Les études montrées au premier paragraphe indiquent aussi que cela était utile pour l’hypertension.
Concernant le diabète de type 2 (non insulinodépendant), des études[5] [6] montrent qu’un jeûne intermittent pouvait apporter un bénéfice et diminuer la résistance à l’insuline.
Dans le prochain article (disponible dans trois jours), je vous ferai part de ma propre expérience et je conclurai ! Merci de me suivre et à très bientôt !
Cet article est inspiré du dossier du jeûne du Magazine Régénère n°1. Merci d’avance à eux pour leur compréhension.
[1] Voir. HM Shelton « Le jeûne » p.82
[2] https://profiles.sc-ctsi.org/valter.longo
[3] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30327499
[4] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6530042/
[5] https://casereports.bmj.com/content/2018/bcr-2017-221854.full?sid=76010841-855d-4024-8e08-fb0e3642068b
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